Actualité publiée il y a 6h00mn
Cette analyse de 64 pages de l’Université de Rochester qui passe en revue plus de 400 études de psychologie et d’enquêtes, trace un bilan fascinant de l’industrie de la rencontre par Internet, une activité qui aurait attiré 25 millions de visiteurs uniques à travers le monde sur le seul mois d’avril 2011. Les rencontres en ligne y apparaissent non seulement comme un secteur en plein essor, débarrassé de toute stigmatisation, mais aussi avec cette promesse de relations de couple, comme l'un des meilleurs prédicteurs de la santé physique et émotionnelle. Des conclusions publiées dans l’édition de février de la revue Psychological Science in the Public Interest, une revue de l’Association for Psychological Science.
La rencontre en ligne est un nouveau tournant dans les relations sociales, explique Harry Reis, professeur de psychologie à l'Université de Rochester et l'un des 5 co-auteurs de l'étude. Alors que les probabilités pour un célibataire, de rencontrer un partenaire, en particulier une fois ses études terminées étaient quasiment inexistantes avant, les sites de rencontre sont – explique le chercheur- d’excellents moyens d’aider les adultes à former des couples sains et …romantiques. « Ce nouveau développement possible des relations est l'un des meilleurs prédicteurs de santé physique et émotionnelle et physique».
« L'amour en ligne a ses pièges ». L’usage de ce type de site qui implique la comparaison de dizaines de profils de partenaires possibles peut encourager une mentalité "shopping" qui va rendre l’utilisateur pointilleux, sans ouverture à l’autre au-delà d’un ensemble très restreint de critères tels que l'attractivité physique ou la situation financière. Correspondre des semaines ou des mois durant par ordinateur avant d’aboutir à un rendez-vous crée des attentes irréalistes.
Mais comment ces sites sont-ils utilisés ?
· Les rencontres en ligne sont aujourd’hui le second moyen utilisé par les couples pour se rencontrer, juste après les rencontres organisées par les amis. Une précédente étude menée par l'Université Stanford et le City College de New York, dans les années 1990, montrait qu’alors seul 1% de la population avait rencontré un partenaire par le biais des annonces personnelles publiées dans la presse ou à la radio. En 2005, 37% des célibataires américains pratiquaient la rencontre en ligne. L’étude menée par Michael Rosenfeld, professeur de sociologie à l'Université Stanford, en 2007-2009, montre que 22% des couples hétérosexuels et 61% des couples homosexuels se sont formés grâce au web. La stigmatisation de la rencontre en ligne encore forte dans les années 80 à 90 a définitivement disparu, écrivent les auteurs.
· Hommes et femmes se comportent différemment :
- Ainsi les hommes visionnent 3 fois plus de profils que les femmes,
- les hommes sont 40% plus susceptibles d'initier un contact avec une femme après avoir vu son profil que les femmes après avoir vu le profil d'un homme (12,5% à 9%),
- la recherche de "l'âme sœur" est favorisée par ce mode de rencontre en ligne.
Les sites de rencontre en ligne ne sont pas scientifiques ! Les auteurs après avoir analysé et les études et les sites et malgré les critères annoncés par les sites, n’ont identifié aucune donnée permettant de garantir le caractère « scientifique » de la mise en relation.
Source : Psychological Science in the Public Interest DOI: 10.1177/1529100612436522 Online Dating: A Critical Analysis From the Perspective of Psychological Science (Visuel University of Rochester adapted from a study by Michael Rosenfeld from Stanford University and Reuben Thomas from City College of New York.: Croissance du taux d'Américains qui ont rencontré leurs partenaires en ligne- vignette APS)
Lire aussi :
SANTÉ et SOCIETÉ : Une relation amoureuse équilibrée est associée à une meilleure santé –
LES RELATIONS SOCIALES, véritable facteur de LONGEVITÉ
Réagissez à cette actu sur Santé Blog
Cette actualité a été publiée le 07/02/2012 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration
de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.
Open all references in tabs: [1 - 5]