Ici, tout de même, on se pince. Car Flora n'est pas pour nous une inconnue. Nous avions fait sa connaissance le 2 juillet 1992 au JT d'Antenne 2 -c'est comme ça qu'on disait à l'époque. Elle venait de naître à Bégin, l'hôpital militaire de Saint-Mandé. Elle avait un jour. Et sa mère, alors ministre de l'Environnement du gouvernement Bérégovoy avait absolument tenu à nous la présenter sans attendre. « Je le fais, disait-elle, à l'époque, pour la cause des femmes ».
Et voilà, dix neuf ans plus tard, la petite Flora qui resurgit soudain, tout sourire. Mais il y a plus extraordinaire. La toute jeune femme confie que la politique l'intéresse -ça, on s'en doutait un peu- mais aussi qu'elle n'exclut pas pas de « faire de la politique un jour ».
Pourquoi cette interview à nos confrères de Gala est-elle marquante ?
D'abord, donc, parce qu'on y retrouve Flora? On n'est pas voyeurs, mais c'est drôle, presque un peu troublant.
Ensuite parce que Ségolène Royal -qu'on avait laissée en pleurs après sa défaite aux primaires du PS- a retrouvé, c'est officiel, le sourire.
Enfin, parce que Madame la présidente de la région Poitou-Charentes n'a pas changé : tandis que sa fille Flora « pense » » que son père peut l'emporter, elle, elle dit, sans tourner autour du pot: « Présidente de l'Assemblée nationale, oui, ça m'intéresse ? Pourquoi le cacher ? »
En tout cas, on en a la confirmation: Royal, fille de militaire, est plus que jamais une battante, et il ne sera au pouvoir demain de personne -d'absolument personne- de la zapper. S'étant ressourcée en Inde, elle repart -comme elle disait au soir de sa défaite de 2007 vers de « nouvelles victoires ». Sacrée Ségolène!