Sarvesh Dosooye n’est pas inconnu de la scène humoristique mauricienne. En 2012 et en 2013, il a fait partie de la palette d’humoristes à participer au festival Humour Mauricien, organisé par l’agence Immedia. Depuis, il a fait son petit bonhomme de chemin. Il a livré son premier « one-man-show » au Fabrick, à Trianon, dans la soirée du vendredi 24 juillet.
« Le but de cet événement est d’aller vers le public et lui montrer la beauté de l’humour et de notre quotidien. Les gens passent la majeure partie de leur temps à se plaindre de ce qu’ils n’ont pas. Ils ne prennent pas un moment pour apprécier les choses agréables qui leur arrivent déjà », déplore le jeune homme. Celui-ci s’inspire de son environnement pour élaborer ses blagues. Il les présente ensuite sous son nom de scène, Dave.
L’art de faire rire
« J’observe mon entourage, puis j’analyse chaque cas avant d’y ajouter une touche de fantaisie et un brin d’humour. J’évite, toutefois, de m’aventurer sur le terrain de la politique et la religion. Ce sont deux volets très sensibles à Maurice et je ne veux froisser personne », dit-il. Aussi loin qu’il se souvienne, Sarvesh s’est intéressé à l’art de faire rire durant ses années au collège Royal de Curepipe. À cette époque, il était un fan incontesté de l’humoriste et comédien Jerry Seinfeld et de sa sitcom « Seinfeld », un des plus grands succès télévisuels des États-Unis.
D’ailleurs, il met le cap sur les États-Unis pour ses études supérieures en 2004. Il opte pour la psychologie. « J’hésitais toujours entre la médecine et la psychologie. Un jour, une proche m’a expliqué que faire des études en psychologie était compliqué. J’ai donc voulu relever ce défi surtout que j’ai toujours été à l’écoute de mes connaissances », relate notre interlocuteur. Trois ans après, il répond à un appel à « Open Mike » dans un pub new yorkais. Il présente son premier « stand-up » devant un public. « L’approche et l’exposition de l’humour en anglais, en français et en créole sont différentes. La première fois était certes stressante, mais dès que j’ai commencé à faire rire certaines personnes dans l’assistance, la crainte s’est dissipée », dit-il.
Côté humoriste
En 2008, il complète ses études. Il doit rentrer à Maurice en urgence. Il repousse donc son projet de commencer sa maîtrise. Quelque temps après, Sarvesh Dosooye décroche une bourse auprès de l’Union européenne pour une double maîtrise en France et en Italie. Il se spécialise ainsi en Psychologie au travail. En 2011 et 2012, il prend de l’emploi à Paris en tant que consultant en recrutement. « Quand je suis retourné à Maurice, j’ai décidé de me mettre à mon propre compte, car la psychologie au travail est un domaine peu exploité par les employeurs et autres parties prenantes.
À travers mon entreprise, j’approche d’autres compagnies pour leur proposer le concept », indique cet habitant de Bonne-Terre, Vacoas. La psychologie au travail va du recrutement à l’adaptation en passant par la formation, la productivité et le stress, entre autres. Pour Sarvesh Dosooye, la psychologie et l’humour sont deux éléments distincts. « Mon côté humoriste n’a jamais influencé ma profession. C’est pour cela que je livre des prestations en tant que Dave », fait-il ressortir. Pendant ses temps libres, il gratte les cordes d’une guitare, chante, danse et voyage.