Psychologue de formation, Marleen Baker est aussi, à sa façon, une sage-femme, non pas de formation, mais dans l'âme.
De 1984 à 1995, elle a en effet assuré le suivi psychologique de pas moins de 300 couples au cours de la période périnatale, travail qu'elle a fait en collaboration avec des médecins, infirmières et sages-femmes dans la région.
«J'avais le coeur à cette profession parce que mes bébés sont tous nés à la maison. Je pouvais aider les familles d'une façon différente de la sage-femme», dit-elle.
Tout au long de sa carrière, dès qu'il s'agissait de familles, Mme Baker a toujours répondu présente.
D'abord militante puis intervenante au Centre de santé des femmes, elle a notamment démarré, en 1993, la Maison de la famille de l'Ouest, à Trois-Rivières-Ouest, un organisme toujours actif aujourd'hui sous le nom de Maison des familles Chemin-du-Roy.
En 1993, elle a pris la barre du Centre d'action bénévole Laviolette qu'avait coordonné, pendant près de 30 ans, Raymonde Catellier. «C'était tout un paquebot à diriger», dit-elle, «mais quel plaisir j'ai eu à travailler avec les bénévoles. Et puis ça m'a apporté de nouveaux défis au niveau de la gestion du personnel et des finances», fait-elle valoir.
Très attachée à cet emploi et surtout aux bénévoles, Marleen Baker a malgré tout décidé de quitter ce poste en 2002 lorsque le nouveau programme en pratique sage-femme de l'UQTR, démarré en 1999, cherchait quelqu'un pour structurer les stages des étudiantes, un travail qu'elle fera finalement jusqu'en 2006. «Ça prenait bien la pratique sage-femme pour m'arracher à mes bénévoles», tient-elle à préciser.
Ce travail l'amènera éventuellement à donner, pendant deux ans, un cours de relation d'aide à l'intérieur de la formation en pratique sage-femme à l'UQTR, cours qui relevait du département de Psychologie et qui tombait en plein dans ses cordes.
Entre 2003 et 2007, Marleen Baker désire pousser son expertise plus loin et complète finalement son doctorat en psychologie dont le sujet, on le devinera aisément, portait sur la pratique sage-femme. Cette fois-ci, elle s'intéresse à la pratique en regard du rôle des papas lors des naissances. Cette étude passionnante la mènera à enquêter auprès de 23 sages-femmes dont certaines avaient plus de 15 ans de pratique.
Mme Baker continuera par la suite à offrir ses talents à la cause des familles. Elle est aujourd'hui coordonnatrice du Centre d'études interdisciplinaires sur le développement de l'enfant et de la famille, un organisme qui regroupe 14 professeurs universitaires dans les disciplines de la psychologie, de l'éducation, de la pratique sage-femme, des sciences infirmières et de la psychoéducation.
«Mes tâches touchent notamment les relations avec le milieu de pratique pour certains projets de recherche, l'organisation du milieu de vie et le soutien des étudiants par le biais de conférences», résume-t-elle.
Marleen Baker est aussi impliquée dans le projet Agora de la Fédération des organismes communautaires Famille qui regroupe une vingtaine d'organismes au Québec et dont le but est «de décortiquer les pratiques communautaires auprès des familles dans le but de comprendre ce qui est facilitant pour les parents», explique-t-elle.
Comme on pouvait s'y attendre, «le milieu communautaire ne sort pas de moi», dit-elle.
La liste de ses engagements bénévoles, au fil de toutes ces années, fait au moins deux pages et la plupart gravitent autour du thème de la famille. Elle fut notamment présidente du Centre québécois de ressources à la petite enfance provincial, de 1990 à 1992, présidente du Regroupement provincial des étudiantes sages-femmes, en 1996 et présidente du Carrefour des Maisons de la famille du Québec de la Fédération des Unions des familles, de 1994 à 1996.
En mai dernier, Marleen Baker a eu la belle surprise de recevoir le grand prix de l'Avancement de la femme au Gala des femmes de mérite organisé par leYWCA-Québec, un honneur qui couronne près de 30 ans de dévouement pour la cause des jeunes familles et des bébés.
Malgré tout, son objectif ultime n'est pas encore atteint. «Il y a une culture de la naissance à travailler», fait-elle valoir.