Rage Against the Machine. La guerre des drones

Philippe
Grasset
23 décembre 2011

Nous
reprenons ici un article qui vient d'être publié
par notre ami Philippe Grasset sur son site Dedefensa
http://www.dedefensa.org/article-rage_against_the_machine_23_12_2011.html.
Nos lecteurs remarqueront qu'à la fin de ce texte,
l'auteur fait allusion à notre théorie,
qu'il partage, du rôle joué dans l'histoire
par les systèmes anthropotechniques, qui sont
pour nous les acteurs premiers de l'évolution.
Ajoutons qu'en ce qui concerne les drones, les pays
européens n'ont pratiquement pas encore réussi
à définir une démarche intégrée
de recherche et de production. Faut-il s'en féliciter?
Sans doute pas. Automates Intelligents 23/12/2011

drone-bis.jpg

 

Nous
avons réuni plusieurs informations ayant comme
thème central une mise en cause de ce qu'on
peut désigner techniquement comme un tournant
de la machinerie militaire US vers l'emploi des
drones, ou UAS et UCAS, - anciennement UAV et UCAV.
(UAS et UCAV signifiant Unmanned Air Systems et Unmanned
Combat Air Systems, le "S" de Systems ayant
remplacé le "V" de Vehicles.) On peut
également désigner ce phénomène,
d'un point de vue politique et moral, comme "un
tournant de la machinerie militaire US" vers une
campagne globale d'assassinat par l'emploi
des drones.

Il ne s'agit pas d'un "tournant"
simplement conjoncturel, mais d'un tournant sans aucun
doute structurel et même culturel, essentiellement
au sein des forces armées US. Actuellement, l'USAF
et la CIA principalement, sans mentionner d'autres
services, disposent de plus de 7.000 drones. De très
nombreux systèmes sont en conception et en production ;
l'USAF recrute plus de "pilotes de drones",
- assis devant leur console, à l'abri
de tous les effets habituels de la guerre, - que
de pilotes d'avions pilotés de toutes les
sortes. Il s'agit, depuis trois ans, depuis l'arrivée
de l'administration démocrate d'Obama
avec alors son secrétaire à la défense
Gates hérité de l'administration
précédente, d'un tournant massif
vers cette sorte de système et la "philosophie"
qui va avec. Il ne s'agit nullement d'une "percée"
technologique. Les drones existent depuis les années
1960 en emploi opérationnel. Ils furent notamment
très actifs au Vietnam, pour les reconnaissance
sur le Nord-Vietnam. Il s'agissait alors, véritablement,
dans la dimension conceptuelle et tactique, d'"avions
sans pilote", essentiellement produits par la firme
Ryan.

Cette arme est marquée aujourd'hui par une intense
miniaturisation et les habituels changements (r)évolutionnaires
des technologies du domaine de l'électronique.
Mais le changement est aujourd'hui d'ordre culturel :
l'emploi des drones, notamment pour des actions
offensives, fut longtemps freiné par un état
d'esprit propre à l'aviation. Celle-ci
jugeait la présence d'un pilote dans un
engin volant nécessaire non seulement pour des
raisons d'efficacité (adaptation aux circonstances,
détermination des objectifs), mais aussi, parfois,
pour des raisons éthiques héritées
des origines de l'aviation. Le risque de cet emploi
devait être partagé par le pilote, mettant
sa vie en danger.

C'est
justement ce dernier point, complètement inversé
(réaction type "inversionniste"), qui
détermine l'accélération de
la "guerre des drones" : éviter
le risque de perte humaine dans une action offensive
extérieure. Ceci d'autant plus, selon les us
et coutumes de l'époque, que cette action
est aujourd'hui souvent illégale, déloyale,
arbitraire et aventureuse quant à sa justification
militaire (erreurs sur les personnes visées,
civils innocents "accidentellement" tués,
etc.).

Les
éléments nouveaux que nous voulons mentionneri
se placent directement dans ce que l'on pourrait
désigner comme une sorte de "courant de
contestation" (technique, politique et culturel,
mais aussi psychologique) de l'emploi des drones,
Ils ont été favorisés le 7 décembre
2011 (http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_le_vol_iran-air_rq-170_07_12_2011.html)
par l'affaire du RQ-170 saisi par les Iraniens.
(Voir aussi nos textes du 9 décembre http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_le_rq-170_et_le_vertige_du_brouillard_iranien_09_12_2011.html
et du 12 décembre http://www.dedefensa.org/article-le_brouillard_du_systeme_12_12_2011.html

Il
s'agit d'un effet du système de la
communication qui accélère à la
fois les entreprises techniques et les réflexions
politiques et morales, voire et peut-être plus
encore les réflexes psychologiques, opposés
à cette "guerre des drones". La réaction
du Pentagone est, évidemment, et selon un réflexe
machiniste correspondant à l'esprit de cette
entité et des forces qui sont à son service,
d'accentuer cette "guerre des drones", dans
le cadre d'une conception générale
de la "cyberguerre offensive" http://rt.com/usa/news/war-cyber-attack-obama-451/.
Il s'agit, pour cette conception machiniste, de
surpasser les forces antagonistes qui se développent,
grâce au renforcement du progrès technologique
et de la capacité quantitative, sans aucune interrogation
d'ordre politique et moral.

drone.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Voici maintenant les diverses nouvelles que nous signalions.
Il est important, effectivement, d'observer leur
diversité, leurs orientations différentes
et l'élargissement des domaines concernés.
Le tout rompt résolument avec l'aspect linéaire,
réducteur et quantitatif, des caractères
aveugles, automatiques et machinistes de la "guerre
des drones".

• L'apparition du virus Sykipot est signalée
notamment par un article de Mathew J. Schwartz, de Information
Week, le 21 décembre http://www.informationweek.com/news/security/attacks/232300940.
Cette analyse très technique est reprise dans
un sens plus inquisiteur par Russia Today, le 23 décembre
http://rt.com/usa/news/drone-sykipot-virus-china-471/.
Il s'agit d'un virus qualifié de "primitif"
par Russia Today, qui serait notamment employé
par les Chinois contre la machinerie du Pentagone, et
donc contre "la guerre des drones", et qui
s'avèrerait très efficace. Le caractère
"primitif" et jugé dépassé
de Sykipot (il date de 2006 et est qualifié de
«neither "sophisticated" nor "well-coded"»
par Symantec) est très fortement mis en évidence
par Russia Today, en connexion paradoxale avec son efficacité
probable :

• Maintenant, il y a le cas de l'Occucopter,
un drone extrêmement simple, très peu coûteux
($300), un système nommé Parrot AR en
vente libre (on peut l'acquérir sur Amazon.com)
et modifié d'une façon rudimentaire
par Tim Pool, un partisan du mouvement Occupy, pour
donner aux protestataires un instrument anti-police
répressive. Il s'agit effectivement de contester
l'action de la police, utilisant elle-même
des drones pour surveiller les manifestations de protestation
type Occupy, - un drone anti-drone si l'on
veut...

mehjoo20111222021309123.jpgLe
Guardian présente cette information le 21 décembre
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cifamerica/2011/dec/21/occupy-wall-street-occucopter-tim-pool?
et PressTV.com (organe iranien) la reprend le 22 décembre
http://www.presstv.ir/usdetail/217044.html.
Occucopter peut être manié à très
grande distance, simplement par IPhone, il peut passer
d'un IPhone à un autre selon les circonstances,
et il permet une observation et une surveillance par
caméras, notamment des mouvements de police dans
le cas envisagé. Le Guardian veut bien présenter
cette trouvaille d'une façon qu'on
sentirait éventuellement positive (eu égard
à la répression brutale dont est victime
Occupy) mais s'inquiète, en bon humaniste,
des conséquence de la prolifération de
cette sorte de systèmes débouchant sur
une situation cauchemardesque de surveillance électronique.
de bonnes questions, certes, mais à poser en
précisant sans cesse les responsabilités
originelles et les causes premières.

• Des critiques classiques contre la "guerre
des drones"apparaissent, au nom de raisons éthiques
et morales, notamment contre les aspects secrets et
erratiques de cette sorte d'action. PressTV.com
signale, le 21 décembre, http://www.presstv.com/detail/216910.html
évidemment d'un ton qui accentue la critique
d'une façon absolument justifiée
(ce qui nous fait préférer cette référence
à celle de l'original), un article d'opinion
dans le Washington Post, sur ces thèmes. (On
comprend bien tout cela et on le sait depuis longtemps,
mais il nous paraît significatif qu'on le
répète à nouveau aujourd'hui,
et de la part d'une personne qualifiée dans
le cadre de la presse-Système la "plus Système"
qui soit.

• Enfin, nous citons un article de Paul Woodward,
de War in Context, le 22 décembre http://warincontext.org/2011/12/22/drone-warfare-and-the-stress-induced-by-premeditated-murder/
article lui-même accompagné de citations
d'autres articles, sur un point qui fait l'objet
de diverses références depuis quelques
jours. Il s'agit de l'état psychologique
intensément dégradé des "pilotes"
de drones, guidant leurs machines à partir de
leurs consoles, à 300, à 1.000 ou à
10.000 kilomètres du lieu de l'action, -
laquelle action est, souvent, l'assassinat pur
et simple, déloyal, traître, froidement
planifié et exécuté avec des moyens
disproportionnés. (Le pourcentage de troupes
retour du combat risquant de développer des situations
psychologiques de pathologies sérieuses, -
le fameux PTSD, ou Post-Traumatic Stres Disorder, -
est dans l'immédiat de 12% à 17%,
tandis que 36% des "pilotes" de drones seraient
dans des situations psychologiques présentant
ce risque.)

Woodward discute le cas, à l'aide de références
et de citations, passant de Glenn Greenwald http://www.salon.com/2011/12/22/various_matters_15/singleton/,
à un ancien porte-parole de Central Command,
Josh Rushing, déclarant lors d'une émission
d'Aljazeera qu'il faut comparer l'état
psychologique de ces "pilotes" de drones à
celui des snipers et des tueurs à gage.

Certes, le problème doit être, pour nous,
très fortement élargi, très largement
conduit vers des considérations culturelles,
sociales et, surtout, psychologiques. Pour autant, et
pour poursuivre vers un commentaire qui prétendrait
à être bien plus large encore, il nous
faut revenir à la machine, après avoir
constaté que ce qui est décrit précédemment
peut effectivement être résumé par
le nom du groupe de rock fameux, - RAM, ou Rage
Against the Machine.

De La beauté du Diable
à la surpuissance du Diable

Il faut d'abord prêter attention à
ceci, ce point mentionné plus haut, que nous
précisons : la "guerre des drones"
aurait pu démarrer beaucoup plus tôt, au
point qu'on peut dire qu'elle existait déjà
d'une façon notable dans les années
1960. Après tout, on voudra bien observer que
le premier prototype expérimenté d'un
avion guidé par radio (sans pilote) date de 1928
(le Curtiss Robin)... Lors du conflit du Vietnam,
comme on l'a mentionné, les RPV (acronyme
pour Remotely Piloted Vehicle désignant les UAS
actuel) effectuèrent tout de même 3.400
missions au-dessus du Nord-Vietnam et de la Chine (avec
4% de pertes, dont 60% de ces pertes dues à des
incidents techniques, - taux éminemment
acceptable pour des missions dans les cieux si hostiles
et super-défendus du Nord-Vietnam, ce qui montre
combien ces drones-là étaient des combattants
très satisfaisants). L'efficacité
de ces RPV du point de vue de la reconnaissance photographique
fut absolument incomparable. Il y eut même les
essais, qui donnèrent de bons résultats,
du Ryan 147, principal RPV de l'époque,
transformé en drone d'attaque, avec deux
bombes de 500 kilos, comme les UCAS d'aujourd'hui,
- mais l'esprit n'y était pas...
A la fin des années 1980, il y eut à nouveau
une nouvelle poussée pour intégrer des
drones, disons de seconde génération,
type-Compass Cope, avant d'arriver à la
situation actuelle ; mais l'esprit n'y
était toujours pas, ni la situation, ni les psychologies,
encore insuffisamment mûries...

En d'autres termes, la "guerre des drones"
n'est absolument pas une innovation qui serait
due au seul état de la technologie, à
son évolution, à sa disponibilité.
Sans nul doute, la technologie joue son rôle,
mais elle est "conduite" (le mot, très
ambigu par rapport au reste de l'hypothèse,
qui dit l'inverse) par un esprit, un état
de l'esprit humain en pleine évolution,
lui-même enfanté par l'influence indirecte
mais si puissante du système du technologisme.
Il y a un étrange chassé-croisé
entre le sapiens béat devant ce qu'il
croit être ses propres performances progressistes,
et les productions du système du technologisme,
le premier entraîné par le second en croyant
le dominer. (Sapiens croit que le système du
technologisme n'a pour but que de produire des
technologies dont il serait lui-même, sapiens,
l'ordonnateur ; mais le système du
technologisme n'est en vérité qu'un
moyen pour conduire sapiens à croire à
sa propre puissance, et le conduire vers la perversion
ultime, jusqu'à l'inversion finale.)
Tout cela est chapeauté par les pressions du
Système, et désormais, au moins depuis
le 11 septembre, par la pression ultime et formidable
de la crise terminale du Système.

Ce qui est remarquable, mais sans surprise, c'est
que la "guerre des drones" est devenue une
philosophie, - une philosophie de la guerre, et
aussi un miroir de la philosophie de notre époque.
Toutes les vertus de la Tradition de la civilisation,
y compris celle de la guerre, y compris celle de la
chevalerie, sont totalement inversées. (Selon
la doctrine que nous qualifions d'"inversionnisme"
dans le sens de la perversion par le renversement des
valeurs, dans un sens absolument anti-nietzschéen.)
La "guerre des drones" symbolise une façon
de faire la guerre qui privilégie la déloyauté,
le déshonneur par la recherche de la supériorité
totale frappant par surprise, la traîtrise la
plus élaborée, le mépris complet
du droit (illégalité, viol de la souveraineté,
etc.), enfin le suprématisme évident consistant
à protéger la vie d'un homme du bloc
occidental (celui qui n'est pas dans l'UAS
mais devant sa console de guidage) au risque souvent
concrétisé de rater sa cible, ou, beaucoup
plus souvent, de se tromper de cible (le fameux "ratage
de haute précision" détruisant complètement
la mauvaise cible, correspondant aux systèmes
"de haute précision"), - et qu'importe
puisqu'il s'agit d'Irakiens, d'Afghans,
de Libyens et ainsi de suite...

D'ailleurs, tout est dans tout dans ce domaine :
le concept d'Air Dominance de l'USAF (à
la place d'Air Superiority, ou supériorité
aérienne) est basé sur l'idée
qu'on sera toujours, en un temps et en un espace
donnés, en nombre plusieurs fois supérieur
à celui de l'adversaire pour pouvoir l'écraser
en un combat déloyal (si l'on peut parler de
"combat") suscité par surprise, avant
que cet adversaire n'ait eu le temps de réaliser
l'attaque, - le "combat déloyal"
par la supériorité quantitative offerte
comme l'inversion parfaite du "combat loyal"
d'antan, qui ménageait le code de l'honneur,
préparait la paix après la guerre par
des valeurs communes et ainsi de suite... Mais qui,
encore, a quelque chose à faire de la paix, à
Washington, à Tel-Aviv ou au Palais de l'Elysée ?

Cela n'est pas une évolution humaine, mais
une évolution exactement, parfaitement in-humaine,
- selon cette doctrine naturelle du Système
de l'inversionnisme, - à l'ombre
évidemment démoniaque (pas de surprise,
là non plus) de l'évolution de la
machine, donc du système du technologisme et
du "déchaînement de la Matière".
Tout s'enchaîne comme un ballet bien réglé,
sans la moindre bavure, - comme si nous étions
passés de la fascination pour La beauté
du Diable (René Clair) à la fascination
pour la surpuissance du Diable... C'est de cela
dont nous sommes les prisonniers, et des prisonniers
de plus en plus bas et sans cesse abaissés, puisque
le Système est lui-même en cours d'effondrement
et d'autodestruction, - vers le plus bas,
naturellement, et en cours de dissolution.

Car l'intention n'est pas vraiment humaine,
mais celle de l'humain trop proche de la Matière
et donc du Mal, et sous son influence renforcée
à cause de sa propre faiblesse dont la pire est
la vanité (voir notre dde.crisis du 10 septembre
2010 http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_la_source_de_tous_les_maux_ddecrisis_10_09_2010.html.
Un bon signe de cette position inconfortable est que
notre psychologie ne cesse d'en souffrir de plus
en plus et de nous rendre malades, comme l'on a
vu ci-dessus à propos des "pilotes"
sur console, installés en Californie pour taper
sur quelque aventurier yéménite prestement
identifié comme l'inspirateur de l'al
Qaïda du coin. Les réactions que nous détaillons
plus haut, qu'elles soient chinoise, iranienne
ou d'Occupy, les réactions de riposte contre
la "guerre des drones", sont aussi et d'abord,
sans qu'il soit besoin de l'exprimer dans
le chef des révoltés tant la chose va
d'elle-même (elle aussi) et nous conduit
sur cette voie rédemptrice, ces réactions
sont une révolte contre la dictature totalitaire
de la machine, du système du technologisme, de
son code du déshonneur qui avilit l'âme,
de ce "déchaînement de la Matière"
conduisant à l'achèvement d'une
contre-civilisation réduite à l'entropie
du monde, à l'entropie des psychologies,
à l'entropie des âmes. Toutes ces
réactions, si différentes selon la première
appréciation des situations, des intentions,
des moyens, y compris la machine contre la machine (l'Occucoper),
peuvent et doivent être appréciées
symboliquement et puissamment comme absolument unifiées,
intégrées, comme des parties d'un
même tout... Parfaitement Rage Against the
Machine.

A cet égard, bien entendu, rien n'est perdu,
car plus tout semble perdu et plus la riposte irrémédiable
sera nécessairement radicale et brisera tous
ces maléfices, en même temps que le Système
parvenu au terme de son périple d'autodestruction.
En un sens, il est nécessaire d'aller au
plus bas, avec l'effondrement du Système,
pour s'en dégager enfin, sain et sauf pour
ceux qui ont su le faire, ayant ainsi parfaitement mesuré
la perversité totalitaire de la chose, rétablissant
ainsi la balance des vertus anéanties par les
vertus recréées à bon escient.
De toutes les façons, on peut faire confiance
au Système, y compris dans cette "guerre
des drones" si symbolique de notre crise de fin
de cycle ; face à la révolte de Rage
Against the Machine, réalisée par des
moyens archaïques ou artisanaux, inattendus, imprévisibles,
qui ne cessent de gripper les technologies en phase
terminale d'efficacité, le Système
en rajoutera encore et toujours en fait de technologies
toujours de plus en plus avancée, accentuant
sa propre vulnérabilité, sa propre impuissance
et sa propre paralysie.


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