Une partie de l'équipe canadienne de volleyball feminin et leur entraîneur, Arnd Ludwig.
Photo : ICI Manitoba/ Trevor Lyons
Être entraîneur d'une équipe de sports en 2016 n'est pas chose facile. L'entraîneur qui réprimande ses joueurs afin de les faire avancer est maintenant chose du passé. Depuis plusieurs années, de nouveaux modèles émergent, dont celui de l'entraîneur avec une philosophie qui met l'accent sur le bien-être de l'athlète plutôt que sur la peur des conséquences auxquelles il pourrait faire face.
Un texte de Denis-Michel Thibeault
L'entraîneur de l'équipe canadienne de volleyball féminin, Arnd Ludwig, est bien au fait de la situation.
Arnd Ludwig, entraîneur de l'équipe canadienne de Volleyball feminin.
Photo : ICI Manitoba/ Trevor Lyons
L'homme d'origine allemande qui entraîne au Canada depuis 2009 reconnaît que la clé pour lui c'est « d'impliquer les filles dans la pratique afin de s'assurer qu'elles travaillent fort ».
Arnd Ludwig admet que dans le passé il y avait beaucoup plus d'entraîneurs « bruyants et stricts, mais en évoluant les entraîneurs apprennent à aller chercher plus de contribution de la part des joueurs. »
Une situation qui est aussi observée par Fernand Grégoire, ancien entraîneur et éducateur physique à l'Université de Saint-Boniface.
Entraîneurs ou psychologues
Fernand Grégoire est le premier à admettre que ses succès sont issus de ses bonnes relations avec ses athlètes. « Il y avait une ambiance quand je coachais. J'étais très proche des jeunes et j'aimais qu'ils suivent mon exemple », reconnaît le pionnier de l'éducation physique et du sport en français au Manitoba.
Fernand Grégoire, ancien entraîneur et éducateur physique à l'Université de Saint-Boniface
Photo : ICI Manitoba/ Trevor Lyons
Cam Johnson, un entraîneur et auteur du livre Parenthesis in Eternity, est le premier à reconnaître que le modèle change. Son livre est un recueil de ses expériences en tant qu'entraîneur et des leçons qu'il en a retirées.
Cam Johnson a d'ailleurs fait de la relation athlètes-entraîneurs le sujet de sa maîtrise. Selon lui, si les entraîneurs veulent aller chercher le meilleur de leurs athlètes, il faut agir avec une main de fer dans un gant de velours.
L'entraîneur et auteur Cam Johnson.
Photo : ICI Manitoba/Trevor Lyons
« Ça prend quelqu'un qui connaît qu'on traite avec un être humain », explique-t-il. « Ce n'est pas un robot, c'est une personne avec des émotions, des expériences de vie, avec des attentes. Et avec beaucoup de pression qui vient de différentes places, peut-être c'est une question de recevoir une bourse, peut-être c'est une question d'amis, de parents ou encore l'athlète lui-même qui se met une pression », ajoute Cam Johnson.
Entraîneurs ou apprenant
Pour être un bon entraîneur, il ne suffit pas d'enseigner les derniers mouvements techniques à la mode selon Cam Johnson. Il faut que celui-ci soit à la fois un psychologue et un apprenant.
Même à la retraite Fernand Grégoire a dû s'adapter aux nouveautés technologiques. À 81 ans, ce grand-père utilise maintenant une tablette électronique pour filmer ses petites filles et leur montrer ce qu'elles doivent faire pour s'améliorer. « Si j'avais eu la chance d'avoir cette technologie pendant que j'étais coach j'aurais été un bien meilleur entraîneur », avoue-t-il.
« D'un point de vue de la technique, on en connaît tellement plus. On connaît beaucoup plus au sujet des sciences, la nutrition, la psychologie, l'aspect physique et l'aspect stratégique. Maintenant, on regarde à tout ça », ajoute l'auteur et entraîneur Cam Johnson.
Pour Arnd Ludwig la clé du succès c'est l'adaptation. « Tu adaptes la façon dont tu entraînes pour faire face au défi que tu as en tant qu'équipe »
Mais s'il y avait une recette magique, tout le monde l'appliquerait, croit Cam Johnson.