Psychologie – En 2011, un sondage avait démontré que la France était l’un des pays les plus pessimistes, loin derrière l’Irak, la Chine, et l’Afghanistan par exemple ! Voir la vie du bon côté est-ce vraiment un talent donné au hasard ?
Depuis plusieurs années, la psychologie positive s’efforce de permettre de décrypter la manière dont pensent et vivent les optimistes. Le psychosociologue Philippe Gabilliet analyse se phénomène en déclarant être : «égaré dans le monde désenchanté de l’entreprise où les gestionnaires et les esprits les plus réalistes l’emportent désormais en influence» Il affirme que les optimistes seraient d’abord ceux qui se bougent, se motivent, et cherchent de bonnes raisons de se battre dans un environnement même si ce dernier a peu de chance de s’améliorer. Pour ce qui est des optimistes, le scientifique considère également que «C’est vraiment le propre de ces personnalités : ils fonctionnent essentiellement en mode potentiel, explique-t-il. Dans n’importe quelle situation, ils voient d’abord ce qu’il est possible de faire. Un pessimiste, même très intelligent, se contentera de constater, éventuellement d’analyser. Mais il restera dans une posture passive, voire de victime.» Mais alors, quelle est la meilleure manière, pour ceux qui considèrent le verre à moitié vide, de parvenir à cet état d’esprit ?
Philippe Gabilliet nous offre quelques pistes. Il pense que les optimistes détiennent « une confiance non négociable dans le pouvoir de leur volonté« . Faire comme tout allait bien ne revient pas à se voiler la face, puisque même un optimiste est conscient de ses problèmes, mais il va continuer à se mouvoir, afin de ne pas stagner et empirer la situation : faire du mieux possible malgré ce qui lui arrive. L’administrateur du site de la Ligue des optimistes, Yves de Montbron, s’exprime aussi à ce sujet. Il cite en exemple ce père de famille croisé il y a quelques années : «Il avait emmené toute sa famille faire un tour du monde en voilier après avoir été sauvagement licencié, raconte-t-il. Et il disait: “Ce patron que j’ai tellement haï il y a un an, si je le rencontrais aujourd’hui, je sauterais dans ses bras. Grâce à lui, j’ai réalisé un des rêves de ma vie.”» Martin Seligman, professeur à l’université de Pennsylvanie ajoute que ceux qui adoptent cette «attitude mentale» voient la dimension transitoire des événements, quand les pessimistes en voient le caractère permanent. Ceux qui voient le verre à moitié plein parviennent à se plonger dans l’avenir en se rendant compte que le malheur est une passade, tandis que les pessimistes sont plus dans le culte de l’instantané. Tout dépendrait alors de la perception de la réalité, du temps. De plus, lorsqu’un évènement dramatique survient, les optimistes parviennent à « compartimenter » leur vie : s’ils ont une crise de couple, ils ne laissent pas celle-ci envahir aussi leur vie professionnelle ou leurs relations avec leurs enfants, etc. Yves de Montbron se permet même d’ajouter quelques conseils : «Lorsque le niveau du moral baisse un peu, avoue-t-il, je me reconnecte à mon réseau d’amis, je pratique la gratitude et - notamment à la fin de ma journée - je note les trois ou quatre faits qui m’ont procuré de la satisfaction.» Et vous, voyez vous le verre à moitié vide, ou à moitié plein ?