Psychologie médicale : Schéma corporel et image du corps

Prenons un exemple pour introduire la notion de l’image du corps : durant une séance de thérapie familiale avec la famille d’une jeune fille qui, à 13 ans pèse 21kg, et qui nous explique qu’elle est obèse. Elle affirme que son corps est immonde, plein de bourrelets, elle se dit grosse et dégoutante et quand on lui demande sa vision concernant d’autres personnes, elle les trouve normales. Elle, quand elle se voit, se trouve monstrueuse.

[...] Il s’agit la du syndrome de Cotard, stade ultime de la mélancolie, c’est-à- dire une dépression tellement grave qu’elle conduit à une négation du monde, à savoir que les patients sont persuadés que nous sommes tous morts et en enfer. Donc pour eux, il n’y a plus de limite entre vivants et morts. Ce sont des exemples de pathologies rares et extrêmes dans lesquelles il existe une atteinte de l’image du corps. Elles montrent à quel point cette représentation du corps comme un tout cohérent est limitée, avec un intérieur et un extérieur : il s’agit d’une chose qui se construit et n’est pas donné d’emblée, même si cela nous paraît être une banalité quand tout va bien. [...]

[...] Comment s’organise le schéma corporel au cours du développement pour arriver à un repérage en trois dimensions du corps ? Il y a plusieurs sources d’informations sensorielles : La sensibilité qui peut-être est superficielle (sensibilité qui vient de la peau, des muqueuses) soit la sensibilité profonde, la synesthésie, qui provient des organes internes. La kinesthésie, c’est-à-dire la perception des mouvements, puisque nous avons des récepteurs localisés dans les ligaments articulaires, dans l’aponévrose, et que ces récepteurs nous apportent des informations sur les mouvements de notre corps. [...]

[...] Nous allons explorer 3 notions : Le narcissisme Les zones érogènes La relation aux objets Le narcissisme La légende de Narcisse raconte l’histoire d’un beau jeune homme amoureux de sa propre image, au point qu’il dédaignait l’amour des jeunes filles, dont celui de la nymphe Echo. Cette légende a été rapportée par de nombreux auteurs, en particulier à la fin du 19ème siècle. Cette légende avait pour but de décrire une perversion sexuelle dans laquelle le sujet est amoureux de son propre corps. [...]

[...] Ce qui est notable, c’est que dans certaines formes de pathologies, quand un sujet reste fixé sur une zone érogène, cela peut occasionner un état pathologique. Les personnes fixées sur le stade anal (fantasme de maîtrise) sont des sujets très obsessionnels, et veulent tout contrôler. Toute leur vie est psychiquement organisée autour de la question du contrôle, de la maîtrise, de l’organisation. La zone érogène peut être déplacée sur un autre organe (conversion hystérique). La conversion hystérique est le déplacement sur un autre organe d’un fantasme de nature sexuelle. [...]

[...] De même pour la lignée du père, ayant été abandonné. L’enfant anorexique s’est donc construite avec l’idée qu’une rencontre aléatoire, que la rencontre d’un conjoint, avait de quoi l’effrayer. Cette enfant, à l’âge de 8 ans, après que sa sœur soit née, a décidé inconsciemment de ne plus grandir. Pour elle, la représentation de son corps, de sa vie, n’est pas compatible avec l’évolution vers un corps adolescent. Au risque d’arrêter sa vie, elle a compris le moyen de mettre un terme à l’arrivée des hormones : la restriction alimentaire totale. [...]

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