PSYCHO: Notre libre arbitre a-t-il perdu son âme? – Consciousness …



Actualité publiée il y a 4h49mn

Cette recherche présentée dans revue Consciousness and Cognition tente de définir le concept de libre arbitre ou la capacité à se déterminer librement, et d’évaluer son association actuelle avec une réflexion métaphysique ou bien une simple capacité ou fonction cognitive. Ces expériences nous donnent une image bien matérialiste de l’humain : Car si la plupart d’entre nous reconnaît une âme à l’être humain, nombreux sont ceux qui associent le libre-arbitre à une capacité cognitive objective comme l’intention et la capacité de faire un choix volontaire et indépendant. L’âme, qui caractérise pourtant l’humain, se révèle avec cette étude bien secondaire dans l’analyse que nous faisons aujourd’hui et communément du libre arbitre. Une approche délibérément neuroscientifique!

 

-         Dans une première expérience, 197 bénévoles ont dû évaluer les actions et mésactions de différentes créatures,

·         un humain normal,

·         être humain acratique c’est-à-dire dénué de volonté,

·         un cyborg avec un cerveau humain dans un corps mécanique,

·         une intelligence artificielle dans un corps humain,

·         et un robot sophistiqué.

Les bénévoles ont dû évaluer la gravité de 7 transgressions accomplies par ces créatures de gravité plus ou moins importante. Puis les participants ont répondu à des questions sur les capacités de la créature à choisir, décider, avoir des intentions et …une âme.

 

Le libre arbitre « n’a rien à voir » avec l’âme, du moins ici, dans l’esprit des participants. L’analyse met en effet en évidence l’absence de corrélation entre ces 2 concepts, avoir une âme et son libre arbitre. L’expérience montre que,

·         si les humains normaux ou acratiques sont dotés d’une âme systématiquement par les participants, seuls l’humain normal est doté de libre arbitre.

·         Le cyborg pourvu d’un cerveau humain a lui-aussi son libre arbitre mais il est privé d’âme,

·         En cas de transgression, l’humain et le cyborg sont jugés les plus sévèrement, car ce sont les deux seules créatures affectées de la capacité de faire des choix.

·         L'humain acratique, en dépit de son âme et le robot sont jugés avec beaucoup plus d’indulgence.

Statistiquement, la capacité la plus fortement associée au libre arbitre est la capacité de faire un choix intentionnel. En revanche, avoir une âme n’est que rarement associé à la notion de libre arbitre.

Ce que les gens recherchent chez les autres, explique l’auteur, c’est ce qui fait la fiabilité, la capacité de décision.

 

-         Une seconde expérience menée auprès de 124 autres volontaires et qui fait intervenir des humains normaux dotés d’une âme et de capacité de décision, des humains acratiques eux-aussi dotés d’une âme mais privés de capacité de choix, des robots sans âme et sans capacité de décision, et des cyborgs sans âme mais sachant choisir, confirme que le fondement du libre arbitre est perçu principalement comme la capacité d’intention et de décision. L’âme n’est citée comme jouant un rôle que dans 7% des situations.

 

Ainsi, pour la majorité d’entre nous, le concept d'âme ne s’applique pas ou n’intervient pas dans la notion de libre arbitre. L’auteur, Bertram Malle, professeur de sciences cognitives et psychologiques à l'Université Brown se dit même soulagé qu’une croyance en l’âme, qu’une religion ou même une théorie de l'univers ne puisse avoir concrètement que peu d'influence sur la façon dont chacun se détermine au sein de la société. « Nous voyons les autres comme des êtres intentionnels qui font des choix, et nous les blâmons parfois pour leurs choix, tout simplement ». Pourtant c’est l’âme qui fait l’action volontaire chez l’homme et c’est bien l’âme qui manque au robot. L’équipe entreprend ainsi de travailler sur le traitement de l'information qui peut sous-tendre la notion d’âme ou de jugement moral (« moral competence ») pour parvenir à doter des robots du sens « du bien et du mal »…Bref, l’ultime but de la recherche d’une intelligence artificielle.

 

 

Source: Consciousness and Cognition July 2014, doi.org/10.1016/j.concog.2014.04.011 Bringing free will down to Earth: People’s psychological concept of free will and its role in moral judgment (visuel © Dmytro Tolokonov - Fotolia.com)

 

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Cette actualité a été publiée le 29/05/2014 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration
de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.



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