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Pas uniquement bien sûr. Mais la peur des mathématiques s’explique presqu’autant par des prédispositions génétiques que par des facteurs environnementaux, révèle cette étude de l’Université de l’Ohio. A l’origine d’une tendance à l'anxiété et des ressources cognitives objectives, la génétique « ferait » ainsi 40% de l'angoisse des mathématiques, selon ces conclusions publiées dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry.
L'étude qui a examiné la façon dont 216 jumeaux mono et 298 dizygotes peuvent éprouver des niveaux d’angoisse différents face aux mathématiques apporte un nouvel éclairage sur les difficultés scolaires en mathématiques rencontrées par certains enfants, une difficulté qui peut persister ensuite chez certains adultes. Au départ de l’étude, les enfants étaient en maternelle ou en première année de collège, puis ont été évalués à 8 reprises jusqu’aux âges de 9 à 15 ans, selon les enfants. Les chercheurs ont utilisé des outils statistiques pour voir comment les différentes mesures de l'anxiété, les résultats en mathématiques, et dans d’autres tâches –comme la lecture- pouvaient être liées entre jumeaux mono et dizygotes. Ils ont pu ainsi estimer la part d’influence des facteurs génétiques dans ces résultats.
« 40% » de génétique : Wang Zhe, chercheur en psychologie à l'Ohio State University et auteur principal de l’étude, explique que cette peur des maths est en grande partie liée à des prédispositions génétiques non seulement par la performance cognitive objective du sujet en mathématiques mais aussi sa tendance naturelle à l'anxiété. Ainsi, l’analyse conclut que les facteurs génétiques pourraient expliquer environ « 40% » des différences individuelles, les facteurs environnementaux, éducation, enseignement, expériences, et autres, intervenant pour le solde. Les facteurs génétiques viennent aggraver ou atténuer le risque d’échec en maths en venant s’ajouter aux expériences négatives en cours de maths et en rendant l'apprentissage plus difficile.
L'anxiété peut avoir un très fort impact sur l'apprentissage au point d’inhiber totalement les capacités de certains et de rendre difficile le développement de nouvelles compétences. Il s’agit donc d’aider aussi les enfants qui ont ces difficultés à réguler leurs émotions.
L’équipe poursuit ses recherches sur l'activité du cerveau en temps réel, face aux tâches en mathématiques. En s’attardant plus sur la réponse émotionnelle que sur la réponse cognitive.
Source: The Journal of Child Psychology and Psychiatry 10 MAR 2014 DOI: 10.1111/jcpp.12224 Who is afraid of math? Two sources of genetic variance for mathematical anxiety
(Visuel© michaeljung - Fotolia.com)
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Cette actualité a été publiée le 24/03/2014 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration
de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.
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