L’environnement est principalement le quartier dans lequel l’individu passe une grande partie de son temps. D’où la nécessité pour les autorités d’offrir à l’être humain un cadre de vie qui prendrait en considération l’influence de l’urbanisme sur la psychologie de l’individu.
De nombreux pays occidentaux accordent une grande importance à la psychologie de l’environnement, devenue une filière enseignée à l’université. Les étudiants diplômés dans cette filière sont sollicités, au même titre que les architectes, topographes et autres professionnels du secteur, dans la réalisation de bâtisses et d’agglomérations. Les psychologues de l’environnement participent aux travaux des études pour ces réalisations.
Pas question pour eux que trop d’obstacles en béton soient érigés dans des constructions à caractère d’habitation. «Le psychologue de l’urbanisme choisit les lieux d’implantation d’espaces verts, les lieux de construction de murs, et les espaces libres, dans le but de favoriser un bon état psychologique de l’être humain qui fréquente les lieux», nous explique Rachid Bouaârfa, patron d’une PME spécialisée dans la plantation d’arbres. «Le travail du psychologue urbanistique est d’interdire une urbanisation agressive contre l’état psychologique de l’être humain, et d’offrir à celui-ci un environnement urbanistique reposant», ajoute-t-il.
De nombreux pays dans le monde font de la psychologie urbanistique l’un des moyens de lutte contre la criminalité. «Un jeune qui vit dans une cité dépourvue de toute commodité, d’espaces verts et d’espaces libres se trouve dans un état psychologique défaillant qui peut le faire basculer dans la criminalité», explique cet universitaire, qui cite des exemples de quartiers pauvres et à l’urbanisme anarchique dans le monde, connus pour la criminalité très en hausse.
«Les jeunes de ces quartiers sont continuellement agressés par trop de béton qui les empêche de voir toute perspective», d’après M. Bouaârfa.
Notre pays, l’Algérie, qui a lancé d’ambitieux programmes de réalisation de logements, construira-t-il des cités en accordant de l’importance à la psychologie urbanistique ? Très souhaité est le recours à la psychologie urbanistique qui améliorera le cadre de vie des Algériennes et des Algériens.
L’Algérie ambitionne de construire 200 000 logements par an. Environ 150 nouvelles cités réalisées pour un tel nombre de logements, et des centaines de postes d’emploi pouvant être crées pour les psychologues urbanistiques. Encore faut-il que cette filière soit enseignée.
Le parc immobilier de l’Algérie est, aujourd’hui, de près de 8 millions d’habitations, environ 60 000 cités, pouvant permettre le recrutement de milliers de postes d’emploi pour les psychologues urbanistiques, avec pour mission d’améliorer le cadre de vie dans ces lieux.
Il est vrai que les autorités ont décidé de solliciter les paysagistes et les horticulteurs pour l’aménagement des cités, et que des modules d’embellissement sont enseignés dans l’architecture, ce qui est une heureuse initiative, mais l’instauration du diplôme de psychologue urbanistique peut participer à ces efforts pour l’amélioration du cadre de vie.
La nécessité de prendre en compte la dimension humaine dans l’aménagement de l’environnement urbanistique est évoquée dans nombre de pays dans le monde.