Sur le Curriculum-Vitae des employés et des dirigeants des pompes funèbres figurera absolument un diplôme relatif à ce corps de métier. C’est ce qu’on retient du décret, rendu public ce jeudi dans le journal officiel, qui stipule que très bientôt, les dirigeants et les employés des pompes funèbres devront être titulaires d’un diplôme validant avant l’exercice de leurs fonctions. Cette mesure est prise pour faire comprendre que les métiers relatifs à la mort sont comme les autres et qu’un certain acquis est nécessaire pour leur bonne pratique.
Un diplôme spécifique pour chaque emploi des pompes funèbres
Il est mentionné dans ce décret qu’à partir du 1er janvier 2013, les professions de maître de cérémonie, de conseiller funéraire, de dirigeant ou de gestionnaire d’une structure de pompes funèbres s’exerceront après l’obtention d’un diplôme spécifique. L’objectif est d’inculquer à ces travailleurs des connaissances sur la psychologie et la sociologie du deuil, et sur la bonne maîtrise des rites funéraires. Il a été remarqué que seuls les thanatopracteurs, ces agents des pompes funèbres qui apportent les soins de conservation, d’habillage et de présentation du mort, détiennent un diplôme. Les autres sont embauchés après une simple formation professionnelle allant de 40 à 136 heures, à la fin de laquelle ils reçoivent un certificat de présence. Cette attestation vient juste prouver qu’ils ont suivi une formation et rien d’autre ne permet de contrôler leurs connaissances. En tout cas pour le président de l’Association française d’information funéraire, Michel Kawnik, cette formation est largement insuffisante. Il a donc salué la décision de conditionner l’exercice des fonctions des pompes funèbres par l’obtention d’un diplôme et considère que c’est une avancée considérable. Lorsque ce décret entrera en vigueur l’année prochaine, les candidats à ces fonctions devront respecter certaines conditions avant de décrocher le précieux sésame.
Les conditions à remplir avant d’être un diplômé des pompes funèbres
Avant d’obtenir un diplôme pour exercer dans les pompes funèbres, l’intéressé suivra d’abord une formation théorique puis une évaluation pratique, dans un timing dépendant de la profession choisie. Pour le maître de cérémonie par exemple, c’est 70 heures de cours alors qu’il en faudra 188 pour le dirigeant. La phase pratique se fera dans une structure de pompes funèbres. Et comme pour toute formation, il y aura évidemment des matières à partir desquelles les cours seront dispensés. On trouvera entre autres l’hygiène, la législation et réglementation funéraires, la psychologie et sociologie du deuil, la sécurité, le conseil à la vente, etc. A la fin de la formation, un jury sera chargé de délivrer aux agents les diplômes, après un examen d’admission. A ce niveau, il se pose la question de la composition de ce jury. Il parait évident que seuls les professionnels des pompes funèbres, et surtout les dirigeants d’entreprises de ce secteur, seront habilités à y siéger. Mais comme se demande Michel Kawnik, accepteront-ils de valider le diplôme d’un nouveau dirigeant sachant qu’il deviendra plus tard un concurrent ? Est-ce que pour des questions d’intérêt ils ne décideront simplement de recaler certains candidats ? Certainement qu’avant le 1er janvier 2013, cette question fera l’objet d’une réflexion chez les personnes ressources. Entre temps, les agents des pompes funèbres doivent retenir qu’ils seront tenus d’avoir leur diplôme dans 12 mois au plus tard et ce, à partir de la date de leur embauche, ou de la création de leur entreprise en ce qui concerne les dirigeants. Il est possible qu’il soit demandé aux personnes exerçant le métier depuis 6 mois au moins, de valider leur expérience professionnelle en présentant leur certificat de présence.