Photo : iStockphoto
Une première collaboration entre l'industrie du jeu vidéo et la psychologie cognitive permet d'envisager une éventuelle personnalisation du jeu vidéo en fonction des capacités cognitives des utilisateurs.
La chercheuse en psychologie cognitive à l'Université Laval, Cindy Chamberland, qui a remporté le prix Mitacs pour ses recherches dans le domaine des jeux vidéo, a étudié le mouvement oculaire des joueurs pendant les parties.
À l'aide de ses recherches menées en collaboration avec Ubisoft, Cindy Chamberland souhaitait établir des critères objectifs permettant d'évaluer les jeux vidéo. Ces derniers sont habituellement évalués par les utilisateurs selon des critères d'appréciation subjectifs.
Selon la chercheuse, suivre le mouvement des yeux des joueurs durant les parties peut procurer certaines informations utiles pour l'industrie du jeu vidéo qui souhaite améliorer l'expérience des utilisateurs.
« Les gens qui performaient mois bien, lorsqu'on voyait les mouvements oculaires, ils focalisaient sur des informations qui étaient non pertinentes à l'écran. C'était un jeu de stratégie, donc il y a certaines zones critiques qui n'étaient pas regardées par ces joueurs-là, ce qui fait que les performances étaient moins bonnes et qu'ils pouvaient se désintéresser du jeu », explique Mme Chamberland.
Ainsi, identifier les processus cognitifs des utilisateurs face au jeu permet d'envisager des ajustements afin d'augmenter la performance des joueurs, et donc leur intérêt pour le jeu.
Dans le futur, les paramètres du jeu pourraient donc être adaptés aux capacités cognitives des joueurs, soulève Mme Chamberland.
« L'humain a des limites cognitives et souvent, le développeur ne va pas nécessairement en prendre compte pour développer le jeu vidéo. C'est comme un pilote dans un cockpit. Il y a une panoplie de cadrans, mais l'humain ne peut pas traiter toutes ces informations, il y a un tri qui doit être fait, donc c'est la même chose pour les jeux vidéo. Il ne faut pas trop en demander au joueur, il faut tenir compte de ses limites cognitives. Dans l'avenir, on va essayer d'adapter le jeu aux capacités de la personne », pense la chercheuse.
Cindy Chamberland entend poursuivre ses collaborations avec l'industrie du jeu vidéo. La jeune femme est la lauréate Le Soleil-Radio-Canada de cette semaine.