SCIENCE - Notre cerveau est un petit cachottier. Il paraît qu'il perçoit en permanence des tas de choses qu'il ne daigne pas partager avec nous. Il en ferait même ses propres interprétations, comme s'il savait mieux que nous ce qui valait la peine d'être vu.
En gros, le cerveau traite et comprend des données visuelles dont on pourrait ne jamais avoir conscience. C'est ce que des chercheurs, le doctorant en psychologie Jay Sanguinetti en tête, ont mis en avant dans une récente étude publiée dans la revue Psychological Science. Avec la professeure de psychologie Mary Peterson, ils défient les théories actuelles sur la façon dont le cerveau traite les informations visuelles.
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Vous avez certainement déjà vu passer des images comme celle-ci:
A priori, c'est un objet noir abstrait. Mais en regardant d'un peu plus près, que voit-on? Deux chevaux blancs. C'est ce genre d'images qu'ils ont utilisé dans leur expérience. Ils ont fait défiler une série de ces images aux participants, certaines avec des objets (ou animaux, comme les chevaux) du monde réel, d'autres sans rien d'autre que l'objet abstrait. Et ils ont surveillé les ondes cérébrales des participants avec un électroencéphalogramme.
Le cerveau est conscient, pas nous
"On se demandait si le cerveau traitait le sens des objets qui sont en dehors de ces silhouettes. La question spécifique était: est-ce que le cerveau traite ces formes cachées jusqu'à en donner un certain niveau de signification, même quand le sujet n'est pas conscient de les voir?" interroge Sanguinetti.
La réponse est oui. L'électroencéphalogramme montre un pic dans les ondes cérébrales lorsque la personne reconnaît un objet et l'associe à une signification. Pourtant, elle n'est absolument pas consciente d'avoir perçu cet objet.
N400, c'est le nom de cette onde qui indique que le cerveau a perçu quelque chose dont on n'a pas conscience.
"Les participants dans notre expérience ne voient pas ces formes extérieures, néanmoins, ce pic cérabral indique dit qu'ils ont traité la signification de ces formes. Mais le cerveau les rejette en tant qu'interprétations, et s'il rejette les formes de la perception consciente, alors on ne peut pas en avoir connaissance", indique Peterson.
Oui mais comment peut-on être sûr que ce fameux pic n'est pas simplement une erreur, ou la conséquence d'un tout autre processus? C'est là que les images sans aucun objet caché interviennent. Lorsque les participants regardaient celles-ci, aucun pic n'était visible sur l'électroencéphalogramme.
Peterson ne cache pas sa joie: "C'est énorme. On a une évidence neuronale que le cerveau traite la forme et le sens des images cachées dans les silhouettes qu'on a montré aux participants dans notre étude."
Traiter toutes les informations coûterait trop d'énergie
Mais pourquoi donc notre cerveau nous ferait-il une chose pareille? C'est vrai, pourquoi ne pourrait-on pas tout savoir, si lui le peut? Déjà qu'il paraît qu'on ne l'utilise qu'à 10% de ses capacités, si en plus il fait des siennes...
"Beaucoup de théoriciens supposent que le traitement des informations par le cerveau prend beaucoup d'énergie, précise Peterson, donc il va seulement passer du temps à traiter ce qu'on va finalement percevoir. Mais en fait, le cerveau décide de ce qu'on va percevoir, et il traite toute l'information puis détermine quelle est la meilleure interprétation."
En gros le cerveau traite tout, mais il décide de ce qu'il veut bien nous montrer. Rassurez-vous, il n'y a aucun message subliminal dans cet article.
Ci-dessous, 8 idées pour améliorer les performances de votre cerveau.
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Se plonger au Pays des Merveilles
À chaque fois que vous tombez sur quelque chose qui semble n'avoir aucun sens, votre cerveau met les bouchées doubles, explique Travis Proulx, chercheur à l'université de Californie de Santa Barbara.
Les personnes qui ont participé aux tests sont parvenues à analyser des données avec une précision presque deux fois plus importante après que Proulx et ses collègues leur ont présenté des histoires sans queue ni tête de Kafka et David Lynch.
strongEssayez:/strong Confrontez-vous à des expériences inhabituelles qui pourraient vous surprendre ou vous perturber. Il n'y a pas d'incontournables mais une pièce du théâtre de l'absurde, un court métrage de David Lynch ou un tour dans un pays dont vous ne parlez pas la langue devraient faire l'affaire (une autre étude a montré qu'en pensant à des différences de culture avec un pays étranger où elles ont été, des personnes avaient 20% de chances en plus de réussir à résoudre un problème compliqué).
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Trouver le bon café
Une étude menée par l'université d'Illinois a montré que l'on trouvait des solutions créatives plus facilement en travaillant dans un environnement un peu bruyant.
Un certain niveau de bruits de fond pourrait donner un coup de pouce à notre cerveau en nous distrayant et nous permettant ainsi de réfléchir de façon plus abstraite et donc plus créative.
strongEssayez:/strong Quittez votre zone de confort et de calme quand vous êtes bloqué. Trouvez un endroit rempli d'énergie mais pas trop bruyant. L'idéal est de 70 décibels, soit un café bien vivant (en plus, la caféine que vous y boirez vous donnera un coup de fouet).
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Faire des bulles
Le chewing-gum aide à se concentrer sur une tâche particulière, en plus de permettre d'être plus efficace et plus rapide, a découvert une étude de l'université de Cardiff. Au cours de tests audio et visuels, les mâcheurs de chewing-gum ont été meilleurs que leurs pairs.
Entraîner sa mâchoire, de façon rythmée et régulière, augmente le flux sanguin dans des régions du cerveau responsables de l'attention. De quoi rester concentré, même face à une tâche ennuyante.
strongEssayez: /strongPlus vous mâchez longtemps, mieux c'est.
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Quitter son tapis de yoga
Le yoga, c'est génial: ça fait travailler la posture, les muscles et même l'esprit. Par contre, pour ce qui est du cardio-training, ce n'est pas trop ça. Seuls les exercices de gym toniques permettent d'augmenter le volume du cerveau dans les zones de la mémoire et de l'attention, assure une étude de l'université de l'Illinois qui a observé de près des adultes suivant des programmes de fitness divers.
L'aérobic est le meilleur moyen de faire augmenter les niveaux de facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF), une protéine qui participe à la croissance des neurones.
strongEssayez: /strongTrois séances d'une heure d'aérobic (jogging, marche rapide, vélo) toutes les semaines pendant six mois. Des exercices courts et intenses, comme un sprint, peuvent même suffire à augmenter les niveaux de BDNF et faciliter l'apprentissage de 20%, d'après une autre étude.
Pour les inconditionnels du yoga, il est possible de faire du Vinyasa ou Power yoga avec une dose de méditation.
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Plonger dans ses séries TV préférées
Les séries TV, les romans, les messages écrits sur les trottoirs, ... Tout est bon pour vous donner des idées si vous prenez un peu de recul, assurent Sandra Bond Chapman et Shelly Kirkland dans leur nouveau livre, emMake Your Brain Smarter/em ("Rendez votre cerveau plus intelligent"). La clé est de trouver un moyen de raccorder les nouvelles informations à votre propre expérience ou à vos connaissances.
strongEssayez: /strongAu lieu de simplement lire un livre ou suivre une série, essayez d'en tirer des leçons que vous pourriez appliquer. Jane Austen, pour votre vie, Downton Abbey, pour votre gestion de l'argent, tout est utile. Quand les volontaires de cette étude ont fait cet effort ils ont gagné en capacités cognitives après seulement six heures d'entraînement.
Cette gymnastique mentale n'est cependant pas comme un sport physique, nuance Kirkland. Il faut faire ces exercices tout au long de la journée, aussi souvent que possible.
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Parler avec soi-même
Vous allez avoir l'air fou (surtout sans écouteurs) mais peu importe! Se parler à soi-même (à voix haute ou non) est maintenant reconnu scientifiquement comme étant bon pour le cerveau, comme le souligne l'université de Thessalie en Grèce. Cela vous permet d'être plus attentif, de vous stabiliser émotionnellement et de vous motiver pour agir.
strongEssayez: /strongSe parler à soi-même est particulièrement bienvenu lorsque vous travaillez ou apprenez quelque chose. De petites instructions ("Fais ci", "Fais ça", "d'accord", ...) sont généralement plus efficaces que des paroles d'auto-félicitation ("Je suis trop fort", ...). Selon une étude, des athlètes ont réussi à courir plus rapidement lorsqu'ils s'encourageaient pendant une course.
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Prendre un stylo et un papier
Écrire à la main — pas sur un clavier d'ordinateur ou de téléphone — stimule des zones du cerveau responsable de la réflexion, du langage et de la mémoire. Au cours d'une étude IRM de l'université d'Indiana, les enfants qui écrivaient à la main ont montré des schémas d'activation des neurones plus complexes que ceux qui n'écrivaient pas à la main.
strongEssayez:/strong Lorsque vous apprenez un alphabet, de la musique, des mathématiques ou une langue étrangère, préférez l'écriture à la main. Vous devriez vous en rappeler plus longtemps et plus rapidement que si vous tapiez à l'ordinateur, comme l'ont prouvé des adultes qui devaient reconnaître des signes chinois au cours d'une étude.
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Traduire ses problèmes en langue étrangère
Vous n'excellez peut-être pas en anglais ou en espagnol mais votre raisonnement sera plus clair si vous essayez de résoudre un problème dans une langue étrangère, affirme l'université de Chicago qui a demandé à des personnes bilingues de prendre des décisions. Cela leur a permis de prendre un peu de distance avec leurs problèmes et devenir ainsi plus objectives.
strongEssayez: /strongSi vous parlez une seconde langue (même moyennement), utilisez-la face à un problème de logique, comme des soucis financiers, suggèrent les chercheurs. Devez-vous emprunter? Acheter un château? Craquer pour de nouveaux vêtements? La réponse est peut-être dans votre dictionnaire bilingue.
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