Montants, enjeux, types de parties, adversaires développant un certain style de jeu… Tous ces paramètres forment ce que l’on perçoit, à une table de poker, comme une « zone de confort ». Il faut néanmoins apprendre à en sortir pour progresser et devenir un joueur gagnant.

L’autre jour, je discutais stratégie avec un ami, et il a un fait un constat assez simple mais particulièrement profond. Il a dit : « Jouer au poker, c’est faire ce qui nous met mal à l’aise. » Plus je réfléchis à ce constat, plus je suis convaincu que c’est une vérité universelle. En fait, je pense que vous pouvez tirer davantage de ce simple constat que de n’importe quel livre que vous pourriez lire sur le poker. Il y a plein de bons livres qui présentent des techniques précieuses et donnent de bons conseils pour gérer certaines situations. Cependant, se concentrer pour jouer en dehors de votre zone de confort s’applique à tous les coups que vous pourrez disputer.

À moins d’avoir la combinaison la plus forte, les « nuts », vous vous retrouvez forcément dans des situations plus ou moins inconfortables. Le niveau d’inconfort varie grandement de main en main, mais la manière dont vous le gérez sera prépondérante pour déterminer, à long terme, si vous serez un joueur gagnant.

SINCÉRITÉ

Prenez un moment pour réfléchir à votre jeu et essayez d’être vraiment honnête. Que ressentez-vous lorsque vous êtes confronté à une certaine résistance ? Imaginons que vous ayez relancé préflop avec A-J alors que tout le monde s’est couché avant vous en fin de parole. Le joueur au bouton suit. Le flop s’ouvre sur 10-8-2. Vous effectuez un continuation-bet et le joueur au bouton calle. Renoncez-vous automatiquement à ce pot si une carte quelconque tombe au turn ? Cela peut être la bonne chose à faire, mais, si vous faites toujours cela, vous laisserez beaucoup d’argent sur la table, car votre adversaire apprendra rapidement à exploiter votre répugnance pour les situations inconfortables.

Réfléchissez aux situations dans lesquelles vous vous sentez le plus mal à l’aise. Est-ce que vous tentez de les surmonter ou est-ce que vous abandonnez de peur de prendre des risques et de vous placer dans des situations inconfortables ? Avec quelle fréquence vous retrouvez-vous dans ces situations ? Miseriez-vous une, deux ou trois fois dans un pot si la situation l’exigeait ?

Autre question d’importance : sous-estimez-vous souvent les mains gagnantes ? Hésitez-vous à effectuer des value-bets ? Est-ce que vous checker à la rivière en espérant que votre main tienne ? Effectuer une mise de valorisation avec une main gagnante qui n’est pas vraiment forte peut nécessiter que vous vous placiez, que vous agissiez hors de votre zone de confort. Si vous n’effectuez des mises de valorisation qu’avec le jeu max, ou quasi max, vous laisserez de nombreux jetons sur la table.

DOUBLE AVANTAGE

La magie d’apprendre à jouer avec un certain inconfort, c’est que cela vous donne un double avantage. Tout d’abord, cela vous permettra de prendre des décisions beaucoup plus profitables. Ensuite, cela augmentera le niveau d’inconfort de vos adversaires, et il leur sera plus difficile de prendre les bonnes décisions.

Le poker n’est pas un jeu facile. Si vous avez de gros problèmes pour agir hors de votre zone de confort, ce jeu n’est pas fait pour vous. Cependant, si vous pouvez apprendre à surmonter cette limite, cette barrière psychologique qui vous paralyse et vous empêche de progresser, vous constaterez une augmentation assez nette de vos gains et de victoires.

Certes, cela n’arrivera pas en une nuit. Pour atteindre cet objectif, du temps et des efforts seront nécessaires. Mais vous pouvez changer. La prochaine fois que vous jouerez, forcez-vous à effectuer une ou deux choses qui vous positionneront hors de votre zone de confort. Et, une fois que vous aurez constaté que ce n’est pas la fin du monde, cela vous donnera la confiance nécessaire pour poursuivre et vous fixer des objectifs encore plus ambitieux.

D.A.

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