Alcool et adolescence : ne le bousculez pas
Seule une attitude compréhensive et cohérente pourra permettre un échange réel et une réflexion avec votre adolescent. Ne lui parlez donc pas tout de suite. Il vaut mieux attendre le lendemain, quand il se sera reposé et vous aussi. Après, tout dépend du contexte. Si c'est arrivé juste une fois ou si votre adolescent boit occasionnellement le samedi soir avec ses amis, il n’y a pas de raison de s’inquiéter mais il faut clarifier certaines choses.
Que représente l’alcool pour lui ? Quelle image en a-t-il ? Quelle place donne-t-il à l’alcool par rapport à lui-même et dans ses relations aux autres ? Qu’a-t-il ressenti en buvant de l'alcool ? Vous pouvez marquer votre désapprobation mais cela ne suffit pas. Il faut aussi amener l'ado à réfléchir sur les conséquences de sa cuite. Pour éviter la récidive, il n'est pas nécessaire d'interdire toutes les sorties car cette injonction ne servirait à rien. En effet, elle engendrerait des conflits et ne ferait pas reculer votre ado face à l'alcool car les produits circulent de toute manière chez les jeunes. Vous avez un rôle majeur à jouer car vous devez vous comporter avant tout comme un guide et aider votre adolescent à percevoir ses besoins et ses limites. Car si l'ivresse rend parfois euphorique (ce qui donne envie de recommencer), elle peut aussi rendre malade ou encore agressif.
C'est pourquoi il faut replacer cet épisode d'ivresse dans son contexte. Il faut faire la part des choses entre usage régulier et usage festif. Si ce phénomène devient répétitif, tous les jours ou presque par exemple, alors vous pouvez l’interroger et voir ce qu’il a à dire. Si votre adolescent se saoule et, parallèlement, multiplie les absences, accumule les mauvais résultats scolaires et se replie sur lui-même, cela signifie qu'il envoie très clairement des signaux de mal-être. Vous devez les entendre et en parler avec lui.
Alcool : comment aider mon ado s'il est addict ?
Une fois cette prise de conscience faite, s’il y a lieu de s’inquiéter, infirmières ou médecins scolaires, assistantes sociales, moniteurs de sport, pédiatres ou pédopsychiatres peuvent lui venir en aide.
Dialogue, écoute : le travail que vont faire les médecins passe par des groupes de parole, un accompagnement thérapeutique et une thérapie comportementale. Leur objectif est dans un premier temps de modifier l’attitude de l’adolescent pour que son alcoolémie n’entraîne plus de dommages. Autrement dit, ils lui apprennent à s’arrêter à temps et à ne pas prendre de risques (conduire en état d'ivresse, par exemple).
La prise en charge des adolescents en proie à l’alcool peut aussi être assurée par les "Consultations jeunes consommateurs". Les experts de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) appellent à intensifier la prévention et des programmes validés scientifiquement commencent à se développer en France. Ils font appel aux facultés d’entraide des adolescents et visent à renforcer l’estime de soi et la gestion des émotions.
Bon à savoir
N'hésitez pas à demander plus d'informations à votre médecin généraliste, à un psychologue ou à une assistante sociale sur les moyens de parler à votre adolescent et sur les façons de l'aider à arrêter ou diminuer sa consommation d'alcool.