Il a longuement été question de Narcisse, ce mardi en fin de journée. L’histoire de ce personnage de la mythologie grecque, tombé amoureux de sa propre image au point qu’il en est mort, a été rappelé à la cour par l’expert en psychologie Jean-Luc Ployé. Et ce dans le but de faire un parallèle avec Martijn De Haan, accusé du double meurtre de Miguel Soares et Giuseppina Cali, le 16 septembre 2011, au lieu-dit du Buisson Robin, dans le quartier Frénois, à Sedan. « Il pense qu’il est un excellent patron, un excellent père mais il ne voit que lui dans le reflet de la rivière », constate le spécialiste.
Hugues Collin, l’expert psychiatrique, évoque un homme « moins intelligent qu’il ne l’affirme lui-même, romançant sa propre histoire ». Si bien qu’il ne saurait plus vraiment qui il est à force de se construire un personnage. Qualifié de mythomane, ayant besoin d’être admiré par autrui, Martijn De Haan est donc décrit comme ayant une haute estime de lui-même et comme étant déconnecté des réalités. « Il est très important de vous confronter au réel », dira même le président de la cour à l’accusé, dévasté et ne sachant trop quoi répondre, en guise de conclusion de cette journée d’audience.
Discernement et contrôle de ses actes intacts
Aucune maladie mentale n’a été décelée chez l’accusé, dont le discernement et le contrôle de ses actes n’ont pas été « abolis » au moment des faits qui lui sont reprochés. Martijn De Hann a-t-il eu le sentiment de se faire avoir par Miguel Soares, à qui il dit avoir prêté 400 000 € sans jamais revoir l’argent et à qui il souhaitait vendre la maison du Buisson Robin ne lui appartenant plus ? Cela pourrait expliquer ce pourquoi il est assis dans le box des accusés car « des blessures narcissiques peuvent inciter à commettre des actes graves », selon Jean-Luc Ployé.
La journée d’aujourd’hui donnera l’occasion à l’accusé de s’exprimer plus en détails sur les faits du 16 septembre 2011. « Il n’y a qu’une vérité », annonçait en préambule le Néerlandais qui a reconnu les faits. Mais il a été démontré plusieurs fois hier que ses versions pouvaient changer selon les interlocuteurs. « Ces variations font que lui seul a la maîtrise des choses », note Jean-Luc Ployé. Avant d’ajouter : « C’est quelqu’un qui parle beaucoup mais qui ne dit pas grand-chose » , provoquant au passage quelques sourires dans la salle, notamment du côté des parties civiles.
A lire, nos précédents articles sur cette affaire :
-Reconstitution du meurtre
-Le meurtrier présumé sort de son silence
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