La grosse faiblesse, c’est la psychologie. Depuis avril, des milliers de personnes ont déposé leur candidature pour cette aventure pilotée par des fonds privés — et qui, si elle se réalise, serait suivie sur Terre à la manière d’une téléréalité. Mais les critères de sélection — curiosité, créativité, résilience, adaptabilité — sont assez vagues, reproche le psychologue cognitif Chris Chambers, et le projet ne dit rien des « psychologues réputés » qui sont censés avoir été consultés. Or, des expériences passées, que ce soit sur la station spatiale, en Antarctique ou ailleurs, ont démontré que l’isolement social, l’absence d’intimité, et le fait d’être confiné dans un espace limité pouvaient conduire à de réels problèmes de santé mentale — dépression, insomnie, anxiété, etc. Et si on sait que le psychologue le plus proche est à des millions de kilomètres, ça n’arrange guère les choses...
Dis-moi comment tu calcules, je te dirai pour qui tu votes
(Agence Science-Presse) – On savait que nos idées politiques peuvent influencer nos réponses à un sondage. Mais qui aurait pu croire que ça faussait nos réponses à un simple test de calcul? Le piège imaginé par le spécialiste de ces questions Dan Kahan, de l’Université Yale, a consisté à demander à plus de 1100 personnes d’interpréter les résultats mathématiques d’une étude. À leur insu, ils avaient tous les mêmes tableaux statistiques, mais pour certains, il s’agissait d’une étude sur l’efficacité d’une crème contre les démangeaisons, tandis que pour les autres, il s’agissait d’une étude sur l’efficacité d’une loi interdisant le port d’armes. On devine la suite : s’ils étaient d’allégeance plus conservatrice, les gens étaient plus nombreux à se tromper dans leur interprétation des chiffres sur le port d’armes, alors qu’ils tombaient plus souvent juste lorsqu’ils interprétaient l’étude sur la crème! Le calcul qu’ils avaient à faire se voulait délibérément compliqué, autrement dit, il demandait un effort de concentration, afin que la réponse n’apparaisse pas du premier coup d’oeil. Il semblerait que cet « effort » soit suffisant pour que le jupon idéologique dépasse et ce, tient à souligner Dan Kahan, peu importe que ces gens soient bons ou non en maths...