Hier, un groupe d'étudiants a invité la députée Danielle St-Amand à venir prendre le thé à l'anglaise devant son bureau de comté.
Un peu plus tôt dans la journée, environ 75 étudiants ont tenu un défilé funèbre sur le campus.
Partis du pavillon Michel-Sarrasin, ils ont déambulé lentement avec pleurs et lamentations vers la rue Gilles-Boulet en transportant un cercueil, symbole de la mort de l'accessibilité à l'éducation supérieure. Plusieurs portaient des pancartes en forme de pierres tombales sur lesquelles on pouvait lire leur triste vision d'un monde sans accessibilité à l'éducation.
Ils se sont ensuite regroupés devant le pavillon Pierre-Boucher, où sont situés les bureaux administratifs de l'UQTR et se sont agenouillés pendant qu'un étudiant faisait l'éloge funèbre de l'éducation supérieure.
«En 2016-2017, un étudiant au baccalauréat paiera près de 4000 $ par année. C'est près du double des droits de 2006-2007, sans compter les frais afférents de plus de 600 $ par année», a expliqué celui qui faisait office de «prêtre» pour cette mise en scène.
Les manifestants, portant lampions et fleurs, se sont ensuite dirigés vers le bureau de la rectrice dans but de lui remettre un joli bouquet d'oeillets... ainsi que leurs condoléances. La porte principale menant au bureau de la rectrice était toutefois barrée et gardée par plusieurs agents de sécurité.
Après avoir cogné à la porte pendant plusieurs minutes, Martin Joly et Catherine Asselin, deux étudiants en psychologie, ont finalement eu la permission du responsable de la sécurité d'aller porter le bouquet à la secrétaire.
«Le bureau de la rectrice était vide», a raconté ensuite Martin Joly.
D'autres manifestations sont prévues cette semaine, signale François Landry, porte-parole de l'AGÉUQTR. Chaque fois, elles feront un arrêt devant le bureau de comté de la députée Danielle St-Amand.
L'AGÉUQTR a d'ailleurs fait parvenir une lettre à Mme St-Amand, mercredi dernier, afin de l'inviter rencontrer les étudiants au moment de son choix dans le but de discuter du dossier des frais de scolarité.
La députée a accepté, hier, de rencontrer des délégués de l'AGÉUQTR jeudi, à son bureau. Toutefois, les responsables de l'AGÉ se réuniront ce matin afin de décider s'ils prendront part ou non à cette rencontre puisque l'association avait parlé d'une rencontre sur le campus avec les étudiants et non d'une rencontre avec des délégués étudiants, explique M. Landry.
«On est intéressé à parler avec notre députée, ça c'est clair, mais à savoir si la formule nous plait», dit-il, c'est autre chose. L'AGÉ souhaite plutôt que Mme St-Amand vienne défendre la position de son gouvernement devant le plus grand nombre possible d'étudiants.
Notons qu'actuellement, dix associations départementales regroupant 1836 étudiants sont en grève à l'UQTR par rapport à 1605 le 5 avril dernier. Des commandos continuent toujours d'arpenter les corridor de l'université à la recherche d'étudiants qui tentent de suivre quand même leurs cours même si leur association départementale a voté en faveur d'une grève.
D'autres manifestations sont à venir cette semaine. Demain, une marche silencieuse se déroulera entre la bibliothèque de l'UQTR et la bibliothèque de la Ville de Trois-Rivières, près du parc Champlain, avec un arrêt devant les bureaux de Mme St-Amand.
Dimanche, le public est convié à une grande manifestation régionale, à partir de 13 h. Une marche partira du parc de l'Exposition en direction du parc Champlain avec arrêt à nouveau devant les bureaux de Mme St-Amand ainsi que devant l'édifice Capitanal où sont logés plusieurs ministères. Le tout se terminera par une animation au parc Champlain.
Quatre nouveaux départements tiendront une assemblée générale, cette semaine, afin de décider s'ils iront ou non en grève.