Robert S. Feldman, professeur de psychologie et doyen du College of Social and Behavioral Sciences, et Mattityahu Zimbler, un étudiant, ont publié dans le numéro d’octobre du Journal of Applied Social Psychology les résultats d’une étude intitulée « Liar, Liar, Hard Drive on Fire: How Media Context Affects Lying Behavior ». Ils ont étudié les messages de 110 paires d’étudiants du même sexe pendant qu’ils avaient des conversations de 15 minutes ou bien en face à face, ou bien par email, ou par « chat » instantané.
Feldman et Zimbler ont conclu qu’il y avait toujours un peu de tromperie dans les 3 formes de communication, mais qu’il y en avait encore plus dans le chat et les emails, et que c’étaient en particulier dans ces derniers que l’on trouvait le plus de mensonges. Les chercheurs expliquent ce phénomène par la « désindividualisation », c'est-à-dire que des personnes qui ont grandi physiquement et psychiquement loin l’une de l’autre ont plus de chance de se mentir.
En plus de la distance, les communications par email sont asynchrones, à la différence du chat et de la conversation en face à face. "Il est probable que le fait que l’email soit asynchrone accroit le sentiment de déconnexion du répondant en ce sens qu’une réponse à sa demande n’est pas requise immédiatement, mais plutôt reportée à un point futur dans le temps".
"En explorant les implications pratiques de cette recherche, les résultats indiquent qu’internet permet aux gens de se sentir plus libres, psychologiquement parlant, d’utiliser la tromperie, au moins lorsqu’ils rencontrent de nouvelles personnes", expliquent Feldman et Zimbler. "Etant donné l’attention publique donnée à des incidents de prédation sur internet, cette recherche suggère que la désindividualisation créée par la communication depuis un écran d’ordinateur pourrait faciliter le processus qui consiste à dresser un portrait mensonger de soi-même".