Le brainstorming ne marche pas

The Brain Show /nbsp;TEDxPioneerValley2012nbsp;via Flickr CC Licencenbsp;

«Le brainstorming ne fonctionne pas vraiment»:
c’est l’affirmation de l'essayiste Jonah Lehrer, auteur de How Creativity Works, qui passe en revue dans le New Yorker de
nombreuses études qui réfutent la soi-disant efficacité de cette méthode de créativité.

Dans un best-seller publié en 1948, le publicitaire de l’agence
B.B.D.O. Alex Osborn affirmait que la technique du brainstorming stimulait
la créativité des participants, incitant les individus à lâcher leurs idées sans craindre critiques et retours négatifs de la part des
collègues.  Pourtant, un
psychologue de l’université de Washington, Keith Sawyer, déclare dans l’article
que «des décennies de recherches ont
montré que le brainstorming produit moins d’idées que le même nombre de personnes
qui travaillent seules
et partagent ensuite leurs idées».

Interrogé par le site Fast Company, Jonah Lehrer explique:

«Le problème avec le brainstorming, c’est que les associations libres
sont très superficielles et restreintes par le langage et les clichés. La
critique (des idées proposées) est importante pour dépasser cette limite.»

En 2003,
Charlan Nemeth, professeur de psychologie, sépara plusieurs groupes
d’étudiantes auxquelles il donna des instructions de travail différentes pour
trouver une solution au même problème. Si le groupe qui brainstormait se montra
plus efficace que celui auquel aucune instruction n’avait été donnée, l’équipe
invitée à débattre et critiquer les idées des autres fut jugée la plus
créative. Selon le chercheur, le brainstorming est donc une stratégie
contreproductive:

«Nos recherches
démontrent que le débat et la critique n’inhibent pas les idées mais, au
contraire, les stimulent plus que d’autres conditions.»

L'article du New Yorker met en avant plusieurs autres recherches sur le travail de groupe. Le sociologue
Brian Uzzi s’est ainsi penché sur les effets de l’interaction au travail chez les
troupes de comédies musicales de Broadway et s'est rendu compte que les meilleurs spectacles, comme West Side Story, étaient
produits par les réseaux qui disposaient d’un niveau intermédiaire d’intimité: ni trop faible, ni trop élevé.

Isaac Kohane, de Harvard,
a lui montré que les co-auteurs d’articles ayant travaillé à une proximité d’une dizaine de
mètres les uns des autres obtenaient de meilleurs résultats que ceux séparés
d’un kilomètre ou plus:

«A l’heure où les
chercheurs passent tant de temps sur internet, il est toujours important de
créer des espaces d’intimité

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