La rupture de la psychologie
3 janvier 2013 La fin de lanne 2012 est notablement marque par la tension gnrale affectant diverses crises devenues endmiques tant
elles semblent ne jamais recevoir de solution ni connatre une issue acceptable. Ces tensions sont videmment dordre politique,
stratgique, financier, conomique, militaire lorsque des combats sont impliqus par ces crises. Elles sinscrivent toutes, selon le schma
que nous favorisons, dans le contexte de ce que nous dsignons comme la crise terminale du Systme, et peuvent tre regroupes dans un
concept gnral que nous dsignons comme une crise haute.
Il ne manque pas dexpressions oprationnelles de cette situation crisique gnrale (crise syrienne et ses diverses annexes, crise
iranienne, Afghanistan, etc.), et pourtant aucune ne nous donne la moindre orientation permettant la moindre esquisse de prospective. Ces
crises tournent en rond littralement, en une sorte de spirale crisique, essentiellement parce quelles ne correspondent
rien dans le chef des conceptions de la politique extrieure auxquelles nous sommes accoutums, notamment selon les strotypes de
gopolitique, avec souvent des contradictions insolubles pour la raison. (On peut mme citer le cas de la Russie, le pays le plus
remarquable par la cohsion de sa politique extrieure. La Russie qui fait le fondement de sa politique du respect des principes de
souverainet, de la lutte contre le dsordre engendr par la politique soi-disant expansionniste des USA, soutient de facto cette
politique et sa mconnaissance des principes en soutenant lOTAN en Afghanistan. Le ralisme nest l quune explication par dfaut, de
pitre circonstance, qui ne dsamorce absolument pas la contradiction fondamentale : raliste, la Russie lest galement en Syrie, o
elle dfend le contraire de ce quelle soutient en Afghanistan ; et le ralisme est un peu court sil sexplique par la crainte du
djihadisme, si par ailleurs, il se trouve en soutien dun appareil qui organise la subversion ouverte sur le territoire
russe, contre la socit russe, directement et maintenant, dans lagression
douce mene par les USA contre la Russie.)
Comme nous le rappelons souvent, cette situation est essentiellement due ce que nous nommons la politique-Systme,
avec sa dfinition oprationnelle comme sous-bassement de notre propos. (On observera que, si les exemples cits plus haut portent sur des
crises extrieures, cette politique-Systme, comme nous lexpliquons, concerne toutes les crises, et notamment intrieures, conomiques et
financires, sociales, etc. Ce qui importe, cest la description de labsurdit dun mouvement par rapport aux conceptions politiques
normales, y compris hgmoniques, etc., mais apparente absurdit qui disparat si lon mesure les buts
rels de cette politique-Systme.) Pour rappel, quelques lments de cette dfinition oprationnelle, extraits du texte
du Glossaire.dde rfrenc :
Dun point de vue oprationnel, on dira que cette politique-Systme se manifeste sous la forme dune politique expansionniste et
maximaliste, qui a perdu tout sens de son expansionnisme et qui nest plus anime que par son maximalisme (sa surpuissance). Les effets de
ce maximalisme se manifestent sous la forme exclusive de la dstructuration et de la dissolution. Aucune attention nest porte la
situation intrieure des diffrents acteurs (des diffrents pays) participant cette politique (en gnral les pays du bloc BAO), qui
deviennent de plus en plus des figurants passifs, sans volont et sans autre attitude quagrer la pousse de la politique-Systme. Cette
occurrence est dautant plus grave que ces acteurs-figurants (les pays impliqus) ont tous des situations intrieures catastrophiques dans
la situation gnrale depuis lautomne 2008.
Si lon veut schmatiser cette politique-Systme, nous dirions que cest une flche (figurant laspect expansionniste) qui a perdu tout
sens tout en conservant sa dynamique exprime graphiquement par sa pointe. La flche, avec sa pointe au bout dun ft normalement droit, et
dirige vers un but prcis, ventuellement la phase figure par la premire politique de lidologie et de linstinct de GW Bush, de
2001 2007, a donc chang de forme et sest dforme (ou reforme, cest selon) dans le chef de son ft, en une spirale, un tourbillon
permanent, qui devient de plus en plus un trou noir en passant de la surpuissance lautodestruction, la phase partir de 2008, o la
politique-Systme a dispers violemment toutes ses attaches identitaires en se dtachant, notre sens dcisivement, du seul support
amricaniste et en slargissant aux pays du bloc BAO qui forment la substance du Systme. La pointe de la flche constitue la dynamique
initiale de la surpuissance expansionniste, mais sa forme (son ft) puis sa trajectoire changes en un chaos tourbillonnant lentranent
irrsistiblement vers son autodestruction.
Un aspect essentiel de cette politique-Systme qui nest pas envisag dans larticle rfrenc, parce quil concerne un autre sujet de notre
Glossaire.dde ( venir, non encore rdig sous la rubrique Psychologie), concerne effectivement son effet sur la psychologie. Cet
effet est essentiel, et lon comprend quil soit trait part car il est infiniment plus important pour lobjet quil touche que pour sa
cause, bien entendu. A cette acclration de la politique-Systme ces dernires annes, et particulirement en 2012 puisque lvolution est
exponentielle, correspond une acclration de la dvastation de la psychologie. Nous mentionnons ici quelques apprciations et nouvelles qui
nous permettent dillustrer notre propos.
Il y avait, le 21
dcembre 2012 dans , un article denqute et danalyse sur la descente dans la dpression (psychologique) de la
Gnration Y, arrive lge adulte avec le millnaire. Divers
tmoignages sont mentionns, dtaillant la fois le dsenchantement et la frustration de cette gnration (American Dream Fades for
Generation Y Professionals [] I had a lot of faith in the system, the mythology that if you work really hard you can achieve
anything, and the stock market always goes up, says 2009 law school graduate Elizabeth Hallock, 33. It was pretty nave on my part.
[.]Its a generation that had really high expectations, in some part driven by the way they were raised by their boomer parents,
[says Kathy Sheehan, general manager of GfK Consumer Trends and Roper Reports, a unit of German-based research firm GfK]. Yet
in the past five years they have had reality slammed in their face by the employment situation.) Enfin, nous signalons le jugement
dun professeur, chercheur dun centre universitaire sur le dveloppement du travail professionnel.
This generation will be permanently depressed and will be on a lower path of income for probably
all of their life and at least the next 10 years, says Rutgers professor Cliff Zukin, a senior research fellow at the universitys John
J. Heldrich Center for Workforce Development. Professionals who start out in jobs other than their first choice tend to stay on the
alternative path, earning less than they would have otherwise while becoming less likely to start over again later in preferred fields,
Zukin says.
Nous nous arrtons galement de rcentes statistiques portant sur la question des suicides dans les forces armes, aux USA, o le
sujet est dj trs largement dbattu, mais aussi en Turquie et en Isral, brivement, mais bien assez pour mesurer lexistence dun
problme psychologique colossal, avec les chiffres des suicides suprieurs ceux des pertes en combat dans tous les cas, et ce problme que
lun des commentaires rsume de la sorte : As statistics of suicide in the army reach more than that of combat, many are wondering
if the real danger is from the war outside or the war within. Les trois statistiques, ou apprciations
statistiques, sont les suivantes : Le 20 dcembre
2012, Antiwar.com publiait une revue de presse sur la dernire statistique des suicides dans les forces armes US en
2012 : In 2011 the US military lost 165 soldiers to suicide, a record that narrowly beat the 2009 level of 160. This year things
have gotten much, much worse, and up to the end of November the suicide deaths are up to 303. Le 21 dcembre
2012 (PressTV.com), le Parlement turc rendait publics les chiffres des suicides dans les forces armes : 175 pour les deux
dernires annes, 934 pour les dix dernires annes, alors que 818 soldats turcs ont t tus au combat durant la mme priode de dix
annes. Des rvlations ont eu lieu du ct isralien, par des voies complexes (un site Internet, Haaretz, etc.),
PressTV.com donnent quelques indications, le 27 dcembre 2012, elles-mmes assez
confuses. Il en ressort de toutes les faons que le nombre des suicides de soldats israliens dans les dix dernires annes est suprieur au
nombre de soldats tus au combat (quelle que soit la source, y compris le ministre de la dfense). Le chiffre de 237 suicides qui est
rvl partir de documents jusquici secrets du ministre de la dfense serait, selon le mme site, largement infrieur au chiffre rel
des suicides, lui-mme censur, voire ignor, lintrieur du ministre de la dfense.
On comprend aussitt que ce qui nous importe ici est laspect symbolique, qualitatif, et nullement laspect statistique, videmment
quiantitatif. (Nous tenons pour vident que laspect symbolique claire bien plus les effets essentiels sur la psychologie prise comme un
domaine lui-mme essentiel, que laspect statistique, qui est rducteur, absolument appauvrissant, comme toutes les
dmarches (et non les chiffres) des sciences sociales modernistes, enfants clonesques [enfants-clones] et spcifiques de
la modernit.) Que dit cet aspect symbolique, ou plutt vers quelle interprtation nous pousse-t-il ? Il y a le constat de psychologies
dsorientes, pulvrises, martyrises, non pas par les actes quelles doivent affronter mais par le sens, ou labsence de sens, des actes
quon les contraint daffronter. Ainsi, les ractions psychologiques ne sont-elles pas le reflet de tensions naturelles de
lexistence, mais de tensions dont le sens chappe compltement la psychologie.
Les psychologies de la Gnration Y sont soumises une dialectique dabondance, triomphaliste, la fois de puissance et de vertu,
suscitant ncessairement et irrsistiblement le bonheur, qui est celle de la narrative du bloc
BAO laquelle elle (cette gnration) ne peut imaginer dalternative, et pourtant confronte leffet dun recul permanent,
catastrophique, absolument angoissant par rapport ce bonheur qui lui est promis ; ainsi, le malheur insens est-il
propos comme une consquence qui na lair dalarmer ni dtonner personne parmi les autorits et des inspirateurs du Systme, le malheur
insens comme consquence naturelle en somme dune narrative du bonheur ncessaire. Les psychologies des divers
soldats sont elles aussi nourries de cette narrative triomphaliste, la fois de puissance, de vertu de dfenseurs et importateurs
de la dmocratie et du reste, suscitant ncessairement le bonheur des autres, de ceux que les armes viennent protger et
dfendre dans les divers pays et rgions soumises nos armes, et ceux-l mme qui nexpriment pourtant, dans une sorte de raction
incomprhensible pour le soldat librateur, que peur, mpris, haine, etc.
On reconnat l aussi les caractres compltement incohrents des guerres postmodernistes o lon vient sauver des populations en se coupant
compltement delles ; en se protgeant delles jusqu lexcs caricatural et hollywoodien alors quon serait prtendument venu les
protger ; en dvastant indistinctement ces populations puis en voyant surgir delles ces terroristes dtermins, que certains
nomment rsistants, dont on voulait les garder Ces guerres sont celles o le technologisme donne des moyens de puissance dont leffet est
de rendre la victoire compltement invitable et compltement inoprante en mme temps, en ne suscitant aucun
effet victorieux sur le terrain ; lensemble se transformant en une sorte de paralysie sanglante qui rvle rapidement son absence
totale de sens. Les soldats du bloc BAO subissent cette situation sans aucun sens la faon des soldats du
Pacte de Varsovie en Tchcoslovaquie, en aot 1968, mais dune faon totalement, absolument diffrente, en tant placs dans une situation
o cest la circonstance prive de sens, celle de la victoire, qui subsiste dans la situation qui leur est dcrite, et qui est comme
impose la ralit autorise.
Dans les deux exemples proposs, il sagit de psychologies nourries de constructions dapparence puissantes et rationnelles
(narrative), absolument ncessaires la justification rationnelle de la conduite de la politique-Systme, confrontes des
conditions relles absolument trangres, sinon opposes, antagonistes, hostilers. La puissance de la politique-Systme et des
narrative qui la relaient donne les moyens, en mme temps que lobjurgation, de continuer nier ces conditions de la ralit et
les repousser. La formule conomique dveloppe par la politique-Systme, les conflits ou luttes engages selon les mmes doctrines, se
poursuivent en exposant presque complaisamment leur absence de sens sans que rien ne soit fait pour pallier cet trange
inconvnient, qui savre tre, finalement et videmment, un caractre constitutif ncessaire et essentiel. Les divers autres domaines
dactivit du Systme offrent les mmes contrastes, et le nud mme de lintrigue se trouve dans la puissance compltement sans compromis de
la politique-Systme oppose la ralit, que mme les tres victimes du Systme (en mme temps quils en sont les complices et les
collabos au nom de cette mme infamie), persistent dfendre en tant que telle, contre la ralit, parce qu'ils sont faibles, parce
qu'ils n'ont gure de capacit et de penchant pour la lucidit.
Bien entendu, ces constats se renforcent trs fortement dun cadre gnral catastrophiste, pour ce qui concerne notamment et essentiellement
les USA dans une priode de communication qui a t mise en place avec lpisode du fiscal cliff. Il sagit dun trs fort
sentiment deffondrement de la puissance US, traduit par des articles extrmement pessimistes (Simon Johnson sur Bloomberg.News le
23 dcembre 2012,
articles sur ce site les 28 dcembre
2012 et 29 dcembre
2012).
La psychologie devant linsupportable contradiction
La question centrale qui importe est donc bien la question de la politique-Systme et de sa production, et plus prcisment les relations
entre la chose que produit cette politique-Systme et, dune part ceux qui servent et alimentent cette politique-Systme,
dautre part ceux qui la subissent en croyant que cest la leur, eux aussi en la servant et en lalimentant indirectement dune certaine
faon. (Dire cela, cest dsigner les lites et les directions politiques pour ceux qui servent et aliment cette politique-Systme, et la
trs grande majorit des populations, au moins des pays du bloc BAO, pour les autres.) Il est pour nous vident, sinon absolu dans la mesure
de lidentit des deux choses, que la politique-Systme est ne du dchanement de la
Matire, donc de la Matire elle-mme. Cette origine, autant que les processus et les dynamiques qui laniment dans cette priode de
crise terminale rendent effectivement cette politique-Systme extrmement proche des diverses occurrences o se manifeste ce dchanement
de la Matire. On sait, comme on la dj vu et lu en gnral sur ce site, que nous considrons ce phnomne gnral comme producteur de
nant, ou de tout ce qui peut sy apparenter, essentiellement et l'on peut dire exclusivement au travers de la dmarche gnrale de
dstructuration et de dissolution du monde.
Nous avons observ le phnomne de cette production de nant, ou de tout ce qui peut sy apparenter aussi bien au niveau de la physique
(de la thermodynamique), avec le processus dentropisation qui tend effectivement vers le production dun quivalent du
rien, ou tendant vers le rien, qui est le processus dentropisation On pouvait lire dans notre texte du
11 octobre 2012 : Dans
notre conception, lentropie, et lacte de produire de lentropie ou de se produire soi-mme en entropie quest lentropisation, constituent
les actes oprationnels des processus de dstructuration et de dissolution dans le sens o nous les entendons. Nous faisons allusion la
loi thermodynamique rgissant ce phnomne (la MEP ou MaxEP, cite ci-dessus) qui est aussi apprcie de plus en plus comme la troisime loi
de la thermodynamique. Cest dans le livre du scientifique et astronome Franois Roddier, Thermodynamique de lvolution (Parole ditions,
mars 2012), que nous trouvons des indications trs intressantes, notamment propos de cette troisime loi de la thermodynamique ; le cadre
est celui dun modle dvolution qui diagnostique leffondrement de nos socits (Leffondrement de nos socits parat inluctable),
cela dans la priode historique actuelle, priode mtahistorique actuelle pour nous.
A lautre extrmit du spectre, on trouve lapprciation mtaphysique qui va parfaitement dans le mme sens. Dans notre article-glossaire
sur le dchanement de
la Matire, nous crivions : Ainsi le dchanement de la Matire est-il, malgr sa puissance, son rythme, son souffle de
forge de limmense usine du monde, lui-mme, par sa ngativit vidente, sa bassesse qui ne lest pas moins, un immense rien, quelque
chose, retenons bien le mot, qui nest pas vrai. Ce qui nous conduit la mtaphysique, toujours avec le comte Joseph (les souligns
sont de lui) : Le mal na rien de commun avec lexistence ; il ne peut crer puisque sa force est purement ngative : Le
mal est le schisme de ltre: il nest pas vrai. Toutes nos apprciations vont bien entendu dans ce sens lorsquil sagit
dapprocher la question du Mal et de sa reprsentation dans la Matire. Dans le dde.crisisnouvelle srie (Les Cahiers), de
janvier 2013, nous observons nouveau :
Dans son livre Connais-toi toi-mme, Lucien Jerphagon rappelle cette conception du philosophe Plotin : Quil y ait du mal dans ce
monde, ce nest pas douteux, mais il nest que privation du bien... Et, pour ceux qui, essentiellement, identifient le Mal la Matire
(Plotin lui-mme), ces observations de Joseph de Maistre conduisent une conclusion similaire, par une autre voie, en caractrisant la
substance de notre monde totalement investi par le Mal, ou Rien : [O]n pourrait dire mme, rigoureusement parlant, quil ny a quun
monde, car la matire nest rien. Essayez, sil vous plat, dimaginer la matire existant seule, sans intelligence, jamais vous ne pourrez
y parvenir.
On comprend et on entend bien la logique gnrale de ce schma, en fonction de ce que nous avons rappel : les forces et dynamiques
issues du dchanement de la Matire ne pouvant produire dans leur finalit que du Nant et du Rien, se ralisent dans leur propre
dchanement, accouchant dun Systme puis dune politique-Systme unifis mesure de leur progression, qui seront ncessairement marqus
par ces caractres et raliseront effectivement cette sorte de production. Il sagit bien des notions quivalentes ou proches du Mal, du
Nant, du Rien, qui se ralisent dans un dchanement (le dchanement de la Matire) accouchant dun Systme puis dune
politique-Systme ncessairement marqus par ce caractres. A la puissance du processus correspond la nantisation de sa production ;
cela rejoint parfaitement et dmontre la justesse de lquation surpuissance-autodestruction. Au travers de ses aspects chaotiques, insenss
(absence de sens), nihilistes, la politique-Systme savre effectivement comme la productrice du Rien en matire dobjectif poursuivre
tel quon peut en envisager dune faon rationnelle. Ce qui est insens et nihiliste, et ce qui en dcoule comme dsordres et absurdits,
constituent la production logique, voire lgitime (principe cit dans son inversion absolue) de la politique-Systme, ce
par quoi la politique-Systme est elle-mme.
Cest ce point de rencontre que se situe la tragdie de la psychologie actuelle, quon a vue sexprimer dans tel ou tel exemple
parcellaire, dans tel ou tel domaine, et qui sexprime dune faon gnrale par des situations de dpression ou dpisodes dpressifs dune
situation maniaco-dpressive En effet, aux implications parcellaires (la Gnration Y, le suicides de soldats, etc.) suscitant des
explications parcellaires et ncessairement lies des circonstances que lon prend soin de cloisonner pour interdire toute conclusion
gnrale, il nous parat impratif de prfrer une explication gnrale, selon une dmarche fondamentalement antiSystme puisque sopposant
au fractionnisme du Systme. Outre la rfrence vidence notre stratgie gnrale de rsistance antiSystme, nous jugeons pouvoir et
devoir procder de la sorte cause de lampleur du phnomne qui affecte notre contre-civilisation. Ce phnomne est dune telle puissance
quon a dcrite avec cette marche vers lentropisation, ou vers le Rien/Nant, que lon peut et que lon doit estimer quil doit
lui-mme, videmment et ncessairement, affecter tous les domaines dune faon ou dune autre. (On observera par exemple que mme les
militaires qui exercent une fonction oprationnelle absolument en-dehors des guerres postmodernistes, du point de vue
physiquement oprationnel, comme les pilotes de drones oprant par dfinition hors du champ des oprations, sont touchs par une pression
psychologique gnratrice de dpression. A ct de toutes les habituelles explications techniques sectorielles, relevant de la
psychologie hospitalire courante et sanctifie par le Systme, on peut et on doit avancer le constat que lactivit du Systme npargne
pas plus leurs psychologies que celle des autres.)
Dans cette situation telle que nous lavons dcrite, il nous apparat que ce phnomne de laction de la politique-Systme comme
manifestation oprationnelle aige du Systme dans sa crise terminale affecte, encore plus quaucun autre domaine, la psychologie prise
comme un fait collectif, en plus daffecter diffremment, selon les circonstances et les caractres des individus, les psychologies
individuelles et les psychologies sectorielles. Cette affection de la psychologie prise comme un fait collectif se fait dans un sens
catastrophique, non pas comme une raction au rythme normal de lvolution structurante bienfaisante, disons selon une volution
civilisationnelle structurante, mais comme une raction au dveloppement du Systme dans le sens de linversion (autodestruction). Nous
faisons par consquent lhypothse que la psychologie en gnral se trouve devant une contradiction insupportable ; elle peroit
inconsciemment et intuitivement la subversion et linversion du phnomne de la production de vide et de nant de la politique-Systme,
alors quelle se trouve elle-mme dans le cours du dveloppement du Systme et de sa politique-Systme, qui conduit comme on le voit le
comportement des sapiens dont elle est elle-mme (la psychologie) constitutive. Elle se trouve la fois juge, sinon accusatrice de
linfamie, et en mme temps complice, collabo de cette infamie. Comment pourrait-elle chapper cette consquence ? la psychologie
est alors frappe dune crise dont la profondeur et la vigueur ne peuvent tre mesures tant les pressions et les chocs contradictoires sont
grands.
A notre sens , cest ce niveau principalement que se manifestent la crise gnrale du Systme, et ce qui la rend la fois irrsistible et
incontrlable (y compris et surtout par ceux qui sont soumis au Systme, dailleurs eux-mmes touchs). Pour cette raison, nous navons pas
deffet direct rel visible et identifiable d'une faon incontestable entre la crise et les vnements terrestres, qui passent tous par les
filtres des situations parcellaires dont le principal effet, et au fond la principale fonction, est de disperser cette possible perception
du caractre gnral et terminal de la crise. Pour cette raison, et mme en ne considrant que ces seuls lments oprationnels que nous
pouvons percevoir et identifier ou propos desquels nous pouvons conjoncturer, cette crise est absolument, compltement eschatologique. Son
expression finale nous est totalement inconnue et elle est compltement imprvisible par nous-mmes. Elle est donc la fois
extraordinairement loigne de nous dans sa manifestation, et extraordinairement inscrite en nous puisquelle touche prioritairement, la
fois, ce qui est en nous de plus intime et ce qui est en nous de plus ouvert sur le monde, notre psychologie.
Les vnements de ces quatre dernires annes, de ces derniers mois, notamment de 2012, nous font penser que la tension autodestructrice du
Systme approche de son point de rupture. La rupture qui affecte notre psychologie, qui en est la consquence, en est un signe que nous
devrions juger convaincant.