Photo CNS/Juan Medina, Reuters
« C’est une nouvelle urgence à laquelle nous essayons de répondre, a-t-il ajouté, et cela en organisant et préparant notre personnel à être en mesure de fournir un premier service d’accueil avant de diriger ces femmes vers des spécialistes, psychiatres et psychologues, qui font partie d’un réseau d’assistance qualifié et aimant ».
Mais l’idée des CAV, depuis trois ans, est aussi de leur offrir un soutien spirituel, a précisé Roberto Bennati, car ces centres sont des « lieux d’écoute et d’accueil mais aussi de pardon, et les femmes le savent ».
Que l’avortement volontaire soit un « facteur de risque » pour la santé mentale de la femme, cela est désormais vérifié par les scientifiques au niveau mondial, a souligné pour sa part le prof. Tonino Cantelmi, directeur du service psychiatrique de l’institut Regina Elena de Rome, et auteur de nombreux essais et ouvrages sur les conséquences psychiques d’une interruption volontaire de grossesse.
A ce propos le prof. Cantelmi a cité une étude publiée en septembre par le « British Journal of Psychiatry », où le dr Priscilla Koleman, une chercheuse américaine en psychologie, est arrivée au résultat dramatique que : « les femmes qui ont avorté ont 81% plus de risques de souffrir de problèmes mentaux ». Son analyse a porté sur une vingtaine de recherches réalisées sur le territoire anglo-saxon auprès de 900.000 personnes, et une étude comparée des quelque 36 troubles enregistrés chez ces personnes.
Parmi ces troubles, il cite l’angoisse, la tendance au suicide, l’abus de substances, l’utilisation de psychotropes.
Toutes ces raisons, a estimé le prof. Cantelmi, « justifient une action de l’Etat » qui, selon lui, « doit prendre en charge ce problème ».
« L’Etat, a-t-il précisé, doit savoir qu’à chaque interruption volontaire de grossesse, la santé mentale de la personne qui y a recours, est menacée ». Cela demande aussi une révision de la pratique du « consentement informé », car, a-t-il expliqué, « lorsqu’une femme vient au dispensaire, elle doit savoir que chaque avortement volontaire comporte un très gros risque pour la santé mentale ».
Le recteur de la basilique Sant’Anastasia à Rome, le père Alberto Pacini, présent lui aussi au congrès des CAV, a évoqué l’importance du soutien spirituel pour les femmes atteintes de traumatisme post-avortement. Il a souligné la valeur « thérapeutique » du sacrement de l’Eucharistie qui, lié à celui de la réconciliation, est « un sacrement de guérison ».
« Lorsque nous sommes assis dans le confessionnal, dans une attitude d’écoute, a-t-il ajouté, nous exerçons un ministère qui n’est pas seulement de guérison intérieure mais aussi un ministère de consolation ».
A propos de l’avortement, le père Alberto a raconté que l’évêque lui avait accordé la faculté de confesser ce péché qui est un des péchés graves réservés à la Pénitencerie du Saint-Siège.
Le message transmis aux femmes, « inconsolables » après une interruption volontaire de grossesse, est un message d’espérance et de miséricorde, a-t-il insisté : « La personne, a dit le prêtre italien, doit savoir qu’elle peut bénéficier de la miséricorde de Dieu, doit se sentir aimée, doit expérimenter cet amour qui guérit, cet amour qui aide à réparer, car la confession ne suffit pas, il faut réparer ».
« Jésus, a-t-il rappelé, soignait, accueillait, pardonnait, pansait les blessures les plus graves, et à travers l’adoration eucharistique on permet au Christ de nous aider de manière très concrète ».
A ce propos, le recteur de l’Eglise Sant’Anastasia a évoqué l’existence d’une chapelle où « l’on fait appel au Seigneur par l’intercession de Marie pour réparer le péché d’interruption volontaire de grossesse », soulignant que ce n’est pas un hasard si deux CAV à Rome sont nés précisément dans ces églises où l’adoration eucharistique perpétuelle est pratiquée ».
Le père Pacini a donc conclu en proposant d’ouvrir des Centre d’Aide à la vie dans chacune de ces églises.