Les marchés veulent en permanence être “rassurés”. La formation du nouveau gouvernement grec avait précisément cet objectif : rassurer. Or qui fut choisi à Athènes, en fin de semaine ? Loukás Papadémos.
Entre 1994 et 2002, Papademos a été le gouverneur de la Banque de Grèce. A ce titre, c’est lui qui a truqué les comptes de la Grèce : déficit, dette, inflation. Il a dû aussi maquiller le bilan des Jeux olympiques de 1996, qui devaient faire la fortune de la Grèce, et qui lui ont coûté 20 milliards d’euros.
Sans rancune, la BCE, en 2002, l’a pris comme vice-président. Mieux : Papadémos n’avait pas agi seul à la tête de la banque grecque. Pour l’aider à minorer sa dette, la banque américaine Goldman Sachs lui avait fabriqué des “contrats de dérivés”. Goldman Sachs, dont le vice-président s’appelait Mario Draghi, aujourd’hui successeur de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE.
Bref, Draghi/BCE doit désormais réclamer à Papadémos le fric que Draghi/Goldman Sachs l’a jadis aidé à planquer. Et tout cela va “rassurer les marchés” ? Le plus irrationnel, c’est que la réponse est sans doute oui.
Léon Mercadet