Qui connaît Hans Eysenck (photo) ? En France, peu de monde, car ses livres (environ 80 !) n’ont quasiment pas été traduits ni diffusés. Pourtant, au moment de sa mort, Eysenck était le psychologue vivant le plus souvent cité dans les revues scientifiques anglophones. D’où vient cette censure ? Eysenck s’était fait l’avocat de théories controversées durant sa vie consacrée à mettre au défi l’establishment scientifique. Mais controverse d’un côté de la Manche, où règne notamment plus de liberté d’expression, signifie souvent omerta de l’autre côté.
Dans une société soi-disant ouverte comme la France, et soumise à la terrible influence anglo-saxonne, des livres fondamentaux mettent plus de 50 ans à être traduit (Atlas Shrugged d’Ayn Rand par exemple, vendu à plus de 10 millions d’exemplaires rien qu’aux États-Unis, lu par plus de 30 millions d’Américains, deuxième livre le plus influent aux USA après la Bible selon une enquête de la librairie du Congrès en 1991). Mais il y a pire : des auteurs majeurs sont totalement mis de côté, oubliés, censurés. Hans Eysenck est de ceux-là. Si vous allez sur Amazon.fr, vous ne trouverez que quelques livres en français de Hans Eysenck, mort en 1997 : “Calculez vous-mêmes votre quotient intellectuel” (1987), “La névrose et vous” (1995), “L’inégalité de l’homme” (1977), “Us et abus de la psychologie” (1956). Et c’est à peu près tout. Sur 80 ouvrages environ, ça ne fait pas lourd. Il ne passa qu’une seule fois à la télévision française, ce fut le 23 juin 1978, à Apostrophes.
Notre chère France semble totalement imperméable aux idées qui dérangent trop l’establishment, les idées reçues, le consensus scientifique du moment. On ne compte plus les chercheurs et savants maudits, auxquels le journaliste Pierre Lance (lui-même censuré dans les médias) a consacré 4 tomes, et dit-il, il aurait pu continuer encore longtemps tant il existe d’exemples.
Hans Eysenck pourrait venir allonger sa liste, indéniablement. Il eut le tort de vouloir se pencher de façon scientifique sur des sujets comme l’astrologie, le paranormal en général, le tabac ou encore l’intelligence, ce qui l’amena à des conclusions jugées insupportables par les gens qui pensent comme il faut : “votre QI est génétique et dépend du groupe racial auquel vous appartenez ; la position des étoiles dans le ciel affecte votre personnalité pour le reste de votre vie ; le tabagisme ne cause pas le cancer des poumons.” (1) Entre autres.
Il fut aussi un des premiers critiques sérieux de la psychanalyse, bien avant Michel Onfray et René Pommier, et voici ce qu’il déclarait dans les années 50 et qui faisait scandale : « rien de ce qui est nouveau dans la psychanalyse n’est vrai, rien de ce qui est vrai dans la psychanalyse n’est nouveau ». Depuis on sait bien qu’il avait raison, et que les hurleurs n’étaient que des conformistes cachés sous des apparences pseudo-scientifiques. On ne compte d’ailleurs plus les certitudes scientifiques remises en question (qu’on pense seulement à la dérive des continents, théorie pourtant moquée par les plus grands scientifiques pendant des décennies), et pourtant le réflexe pavlovien est toujours le même : la mise en cause d’un dogme du moment génère les hurlements des chiens.
Évidemment, la question de la race et du QI (dont nous avions déjà parlé ici) est sans doute la plus controversée, bien qu’elle ne soit pas illégale, comme nous allons le voir. Mais Hans Eysenck a été confronté, le plus souvent violemment, au refus pur et simple du public et de l’establishment scientifique à regarder les faits tels qu’ils sont, simplement parce qu’ils pouvaient “alimenter le racisme”. Or constater qu’en moyenne les blancs ont un QI inférieur aux asiatiques peut difficilement, moi qui suis blanc, me faire considérer cela comme du racisme anti-blanc. Pourtant, le constat selon lequel le QI moyen des noirs serait inférieur à celui de toutes les autres races, constituerait un affront envers tous les noirs, qui seraient dès lors considérés comme inférieurs aux autres. Mais la notion de QI est imparfaite, et surtout elle est loin d’être l’alpha et l’oméga de l’intelligence humaine (quid de l’intelligence émotionnelle par exemple ?), et ne constitue en rien une garantie de réussite sociale, familiale ou économique. Au contraire serait-on tenté de dire, quand on voit le succès des noirs au basket ou dans d’autres sports, leur génie dans le jazz et bien d’autres musiques qu’ils ont souvent inventées, sans parler de la danse dont ils ont inventé également bon nombre de styles. Ainsi ce sont des noirs qui ont inventé le blues, le ragtime, le jazz, le rock’n roll, le rythm blues, le funk, et la soul. Citons également les génies qu’étaient Scott Joplin, Chet Baker, Chuck Berry, Jimi Hendrix, Robert Johnson, Louis Armstrong, Duke Ellington, Count Basie etc. De même ce sont des noirs qui ont inventé les danses accompagnant la plupart de ces musiques : le charleston, le black bottom, le boogie-woogie, le swing, le be-bop, et des danseurs comme Josephine Baker, James Brown, Michael Jackson, Katherine Dunham, etc.
C’est ce qui faisait dire par exemple à Fabrice Luchini : « Afro-américain, génie musical. Miles Davis disait que James Brown a inventé un son. Alors lui il fait partie de mon panthéon. C’est organique, c’est la vitalité. Il a réussi la vitalité africaine avec l’industrie américaine. Il a eu les plus grands musiciens. James Brown c’est quelque chose d’énorme. J’observais énormément James Brown, c’est comme ça, les blacks dansent mieux que les blancs. On dirait le dictionnaire des idées reçues de Flaubert, vous vous rappelez ? « Négresse : sont plus chaudes que les blanches. » Et bien non ! Là il n’y a pas un lieu commun, c’est que c’est extraordinaire. Donc j’ai passé dix ans, de 15 à 25 ans, à observer car nous n’avions pas la puissance d’un black qui sait danser. » Fabrice Luchini, Chez FOG, France 5, 11.10.2007
On pourrait également parler d’autres types de génies noirs, dont voici quelques exemples parmi tant d’autres :
Stephen Strafford, à l’Université à l’âge de… 12 ans ! :
On trouvera ici une liste des inventeurs afroaméricains, et notons que sur les 13 grands maîtres américains d’échecs de moins de 14 ans, 3 sont noirs.
Ajoutons qu’il s’agit de moyennes, donc l’individu ne peut en aucun cas être réduit ou assimilé à cette moyenne : on trouve évidemment des noirs supérieurement intelligent (nous en parlions ici) et des blancs totalement stupides (établir une liste de gens blancs et connus et stupides me prendrait trop de temps tant il en existe, ne serait-ce que dans le show-biz). Cette théorie de la race et du QI n’a donc rien à voir avec le racisme, qui assigne tous les individus à leur race, indistinctement. Le communautarisme actuel, du CRAN ou du CRIF par exemple, est bien plus proche du racisme puisqu’il considère qu’il y a les noirs et les juifs dans leur ensemble et les autres.
Pourtant, sur ce sujet comme sur tant d’autres, on nous sert toujours la même vérité officielle, avec ses penseurs officiels, comme l’historien Pascal Blanchard par exemple :
« Présentatrice : J’aimerais revenir sur les idées reçues, aidez-nous à les déconstruire. Pourquoi est-ce qu’on dit que les noirs ont le rythme dans la peau ?
Pascal Blanchard (historien et chercheur associé au CNRS de Marseille) : Parce qu’ils ne peuvent pas être du côté de la culture. Donc comme ils sont du côté de la nature, rappelez-vous du temps de l’esclave qui ramassait le coton en chantant, tous les films américains l’ont programmé depuis l’origine du cinéma. C’est une image qui s’associe à un peuple qui pense par son corps et pas par sa tête. Donc il est dans l’émotion, donc il ne peut que réagir en vibrant à la musique.
Présentatrice : Pourquoi dit-on que les Noirs sont doués pour le sport, pour les mêmes raisons ?
Pascal Blanchard : On dit une fois de plus leur corps peut s’exprimer dans ce domaine-là, mais en même temps c’est le seul espace qu’on va leur laisser pour les jeux du cirque, pour nous divertir. Le corps noir est fait pour divertir le blanc.
Présentatrice : Mais en même temps on dit qu’ils sont fainéants…
Pascal Blanchard : S’ils sont fainéants c’est pour une troisième raison très évidente. C’est parce qu’il faut les mettre ou en esclavage ou en travail forcé. Donc on va nous montrer beaucoup de noirs qui dorment sur des cocotiers ou sous des baobabs, on va nous expliquer que sans leur botter le cul, à coup de chicotes, ils ne travailleraient jamais. Et en même temps ça nous renvoie à la logique de notre présence. Sans nous, guides blancs, jamais l’Afrique pourra s’en sortir. Regardez quand on n’est pas là ils dorment. […] L’Africain est bon pour la guerre, le combat, le corps, donc on l’envoie en première ligne. » 31.10.2007, Tabou, France 2
Notons que cette dernière assertion est également fausse, comme le démontrait un autre historien, Daniel Lefeuvre, dans l’émission Chez Fog, sur France 5, le 2.10.2006 : « Quand vous parlez de chair à canon, je suis tout à fait désolé. Que la France ait mobilisé des soldats coloniaux pour la première et la seconde guerre mondiale, pour la guerre d’Indochine, et même pendant la guerre d’Algérie, c’est exact. Est-ce que ces soldats ont servi de chair à canon ? Ça fait 40 ans que les historiens ont fait litière de cette chanson. Le taux de mortalité des soldats coloniaux n’est pas supérieur, il est même parfois inférieur, au taux de mortalité des soldats métropolitains. Donc chair à canon, non. Ou alors tous les soldats des guerres sont de la chair à canon. […] Lors de la seconde guerre mondiale, le taux de mortalité des soldats noirs africains est de 5% entre 1943 et mai 1945, il est de 5% pour les tirailleurs maghrébins, il est de 5,8% pour le total de l’armée française, il est d’un peu plus de 8% pour les Français d’Afrique du Nord, ce qu’on appellerait aujourd’hui les pieds-noirs. »
Idem pour les juifs, dont le QI serait là-aussi en moyenne supérieur à tous les autres, y compris celui des asiatiques. Par contre, cela permettrait d’expliquer certaines choses sans avoir à tomber dans la théorie du complot, et au contraire cela permettrait même de lutter contre l’antisémitisme. En effet les juifs sont systématiquement accusés par les antisémites et les jaloux ou les ignorants de briguer les meilleures places, dans les médias, la science et les professions intellectuelles. Des faits indéniables existent pourtant, comme les grands maîtres d’échec qui sont plus souvent juifs que leur proportion dans la population (qu’on pense à Bobby Fisher ou Gary Kasparov pour ne parler que des plus connus). On pourrait également parler de l’élite matheuse aux Etats-Unis : les hommes sont la moitié de la population mais 100 % de l’élite matheuse. Les Juifs 2 % de la population américaine, les Asiatiques 5 %. Au total, ces deux groupes font 7 % de la population américaine mais 63 % de l’élite matheuse. Qu’en pensent les ayatollah de la discrimination positive et de la parité ?
Car en effet, prendre en compte de telles réalités scientifiques permettrait de mieux adapter nos politiques économiques et sociales, et mieux accepter l’autre et surtout considérer que l’égalité n’est pas forcément souhaitable si elle cherche à effacer l’inégalité génétique, sociale, économique etc. et mettre en place un système à la soviétique à la place. Comme par hasard, l’antiracisme se base sur l’égalité, au détriment bien souvent de la liberté.
Voici un court documentaire (en anglais) sur les difficultés qu’a rencontrées Hans Eysenck au cours de sa carrière. On remarquera avec intérêt les étudiants gauchistes qui l’empêchent de s’exprimer, et qui exercent des violences à son encontre, en faisant pour certains d’entre eux un signe qui ressemble furieusement à un salut nazi. Ironie n’est-ce pas, d’une idéologie qui au nom de la tolérance en devient absolument intolérante et liberticide :
Pour ceux qui ne parlent pas anglais, Eysenck explique qu’il a vécu dans l’Allemagne nazie et qu’il était un des seuls à s’opposer ouvertement aux nazis, prenant ainsi de très grands risques. Et il retrouve cinquante ans plus tard le même genre de psychologie chez cette foule qui lui demande de se taire. Ce qui n’est pas dit c’est qu’Eysenck a été élevé par sa grand-mère, qui était une fervente catholique, bien que d’ascendance juive. Un déménagement initial en Angleterre dans les années 1930 devint permanent en raison de son opposition au parti nazi, nous précise sa page wikipedia. Page qui ne mentionne toutefois pas l’histoire des races et du QI, et qui emploie une paraphrase à la place : “il affirme le rôle du quotient intellectuel dans la vie humaine et l’existence de différences intellectuelles entre groupes humains qui ne découlent pas exclusivement de différences environnementales.” Admirez le talent des rédacteurs de l’encyclopédie en ligne…
En tout cas il confirme ce que nous savions déjà sur Enquête Débat, c’est que l’antiracisme a pris une tournure fasciste, et raciste, alimentant ainsi la cause de sa propre existence. Serions-nous revenu au temps de Galilée, quand celui-ci indiquait une réalité scientifique que les autorités refusaient de voir, et préféraient accuser Galilée d’être un hérétique ?
Oui, il semble bien, et au nom du Bien on pratique le Mal à loisir, la censure, la violence, l’intolérance et le racisme. On passe ainsi complètement à côté de génies, comme l’était Hans Eysenck, à qui nous laisserons le dernier mot : “Le tact et la diplomatie sont parfaits dans les relations internationales politiques, peut-être même dans les affaires, mais dans la science une seule chose compte, les faits.”
(1) Portrait de Hans Eysenck, 3 minutes pour comprendre les 50 plus grandes théories en psychologie, Le courrier du livre, 2011, p. 97
Auteur et source : EnquêteDébat