Psychologue, fondateur du Centre psychotechnique de Touraine, Gérard Lehain consacre sa vie à l'analyse du potentiel des personnes. Il l'a fait pour les salariés avec les bilans de compétence, et s'intéresse aussi beaucoup aux enfants précoces. C'est vers lui que s'est tournée la mère d'un collégien renvoyé en fin d'année scolaire du collège de Monts (NR du 19 juillet 2012) pour avoir montré son caleçon à un professeur. Elle nous avait indiqué que son fils avait un coefficient intellectuel de 156. Les trois pages du rapport de Gérard Lehain avaient été indexées au dossier de neuf pages présenté par la mère, mais cela n'avait rien changé en appel, devant l'inspection d'académie. L'exclusion définitive était confirmée.
Quels sont ces examens ? « Il s'agit du Wisc IV, un test homologué, utilisé de façon internationale. Ces tests correspondent à l'échelle d'intelligence de Weschsler. Ils sont édités par les Éditions du Centre de psychologie appliquée. Il existe trois niveaux, en fonction des âges. Le Wisc IV s'adresse aux jeunes de 6 ans et demi à 16 ans et demi. Ces outils sont recotés tous les cinq ans. »
Voir au-delà des résultats scolaires
Complets, ces tests prennent autant en compte la partie cognitive (le raisonnement, les performances), que la personnalité. La partie mathématique compte autant que celle liée à la compréhension verbale, au sens. Comme pour les sondages, il existe un intervalle de confiance. Avec 156, le QI du collégien ne peut en tout état être inférieur à 146. La précocité intellectuelle est située à partir de 125 ou 130. Or, 78 % de la population a un QI entre 90 et 120.
« Précoces et surdoués appartiennent à un même ensemble. Les surdoués sont précoces mais l'inverse n'est pas forcément vrai. Les surdoués ont souvent en plus une hypersensibilité qui peut parfois générer des comportements sociaux déviants. Ces tests permettent de voir les capacités réelles de l'enfant, au-delà des résultats scolaires. » L'intérêt est double : redonner confiance à l'enfant, permettre à un potentiel de s'exprimer. Les pays nordiques prennent bien en compte cette spécificité. Des structures sont adaptées, l'accent est mis sur le travail en petit groupe.