La Commission des droits de l'homme de la Chambre des députés du Brésil a approuvé mardi 18 juin une mesure prévoyant un traitement psychologique pour "soigner" l'homosexualité. La Commission a suspendu les articles d'une résolution du Conseil fédéral de psychologie qui empêchaient les psychologues de proposer à leurs patients des traitements contre l'homosexualité. Cela faisait plusieurs semaines que le président de la Commission, le pasteur évangélique Marco Feliciano, accusé de racisme et d'homophobie, tentait d'imposer cette mesure.
"Il n'y a pas de traitement pour ce qui n'est pas une maladie", a protesté le député socialiste Simplicio Araujo, unique membre de la Commission à s'élever contre cette décision. Sur son compte Twitter, la ministre des droits de l'homme, Maria do Rosario, a qualifié la mesure de "retour en arrière". "Ce dont le Brésil a besoin, c'est de lois criminalisant l'homophobie", a-t-elle ajouté.
Elu député en 2010 avec 211 000 voix pour le petit Parti social chrétien (PSC, droite), Marco Feliciano, 40 ans, a été élu à la tête de la Commission des droits de l'homme et des minorités le 7 mars dernier. Cette élection est le résultat d'une négociation entre les différents partis de la coalition gouvernementale, formée autour du Parti des travailleurs (PT, gauche) de la présidente, Dilma Rousseff. Mais rapidement ses déclarations polémiques, racistes et homophobes, sur son compte Twitter ou dans des vidéos qui inondent la toile ont soulevé la colère des défenseurs des droits de l'homme et des intellectuels.
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