Brandir une arme vous fait penser que les autres en portent aussi

I think I heard a shot / KetuGajjar via Flickr CC Licence By

Une étude dirigée par le professeur de psychologie James
Brockmole
publiée dans le Journal of Experimental Psychology montre que les gens
qui brandissent une arme ont tendance à «voir» une arme dans la main de la
personne qui leur fait face, écrit le Science Daily.

Lors de cinq expériences, on a montré aux
participants de multiples images de personnes apparaissant sur un écran d’ordinateur,
en leur demandant de déterminer si la personne portait une arme ou un objet
neutre comme une cannette de soda ou un téléphone portable. Les sujets de
l’expérience répondaient tout en portant eux-mêmes un faux pistolet de console
Wii ou un objet neutre comme une balle en mousse.

Les
chercheurs ont pris soin de faire varier les détails de chaque
scène présentée aux participants, l’allure des personnes présentées sur
l’écran ou la couleur de leur peau. Or dans toutes les situations, l’étude montre
que répondre avec une arme à la main conduit à penser à tort que la personne
présentée sur l’écran porte elle-même une arme. Dans le cas où les chercheurs
demandaient aux volontaires de porter une chaussure à la main, ces derniers
voyaient aussi plus souvent une chaussure dans la main de la personne qui leur
était présentée.

«Les croyances, les prévisions et
les émotions peuvent toutes influencer la capacité d’un observateur à définir
un objet comme étant un pistolet»
, précise le psychologue James Brockmole, spécialiste
de l’influence du monde visuel sur le comportement des individus. Or l’étude montre
que la situation dans laquelle la personne est placée (porter une arme) influe
elle aussi sur sa capacité à reconnaître un objet. La simple possibilité d’utiliser une arme à feu préparerait le cerveau à
reconnaître une arme chez quelqu'un d'autre.

Selon le Scientific American, cette adaptation
humaine peut certes être un avantage pour un policier quand le suspect est armé… Mais peut aussi
être la cause de réactions aux conséquences tragiques. «Dans un quart des
situations lors desquelles la police fait feu, les suspects ne sont pas armés.
Dans quelques cas récents, les officiers ont pris des téléphones portables ou
des sèche-cheveux pour des pistolets, ont tiré et tué les victimes»,
précise
le Scientific American.

Devenez fan sur , suivez-nous sur

Open all references in tabs: [1 - 4]

Leave a Reply