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Sujets : Nouvelles - Monde du travail, Plaidoyer (politique)
MONTRÉAL, le 7 janv. 2016 /CNW Telbec/ - L'Association des psychologues du Québec (APQ) et la Fédération interuniversitaire des doctorantEs en psychologie du Québec (FIDEP) unissent leur voix et annoncent que leurs membres respectifs ont choisi d'aller de l'avant en appuyant le boycott des internats en psychologie 2016-17 dont l'objectif est de faire valoir une rémunération adéquate des actuels et futurs psychologues et neuropsychologues du réseau public de la santé et de l'éducation.
L'APQ rejette l'entente de principe
Pour Charles Roy, président de l'APQ, l'entente de principe actuellement proposée est loin de satisfaire les psychologues et neuropsychologues. « Les psychologues ne sont pas dupes, l'entente actuelle est un fait de plus démontrant la piètre reconnaissance de notre profession. Non seulement le gouvernement ne fait que nous redonner la prime qui nous a été enlevée depuis près d'un an mais en plus, aucune rétroactivité n'est proposée, ce qui occasionne une perte financière importante pour les psychologues.»
La faible rémunération et reconnaissance des psychologues génèrent une pénurie artificielle de main d'oeuvre dans le réseau public. Comparativement à leurs homologues dans le secteur privé ou encore à ceux travaillant dans les autres provinces canadiennes, les psychologues et neuropsychologues du réseau public ont des conditions salariales peu intéressantes. De ce fait, nous assistons à un démantèlement pernicieux des services publics de santé mentale. D'autre part, M. Roy continue de souhaiter la collaboration des représentants syndicaux à l'égard des revendications des psychologues : «Certains syndicats nous découragent de poursuivre notre boycott et ils nous demandent d'accepter l'entente, et certains voudraient même que nous disions merci.» Selon le plus récent sondage de l'APQ mené auprès des psychologues du secteur public au mois de décembre, alors que les termes de l'entente de principe étaient connus, 90% des 670 répondants sont en faveur du maintien du moyen de pression du boycott tant que la prime ne sera pas intégrée au salaire. Les psychologues sont donc loin d'être satisfaits et sont plus solidaires que jamais.
Les doctorant.e.s en psychologie du Québec réclament la rémunération de l'internat
Mme Josiane Jauniaux, présidente de la FIDEP, craint que cette pénurie des psychologues et neuropsychologues dans le réseau public s'accentue dans les prochaines années. Le plus récent sondage mené par la FIDEP auprès des doctorant.e.s en psychologie du Québec démontre que 70% d'entre eux n'envisagent pas ou peu de travailler dans le réseau public une fois leurs études complétées. Cette absence d'intérêt est directement liée à leur taux d'endettement, ainsi qu'aux conditions de travail non attrayantes du public. Face au fait que les internes du Québec sont les seuls au Canada à ne pas être rémunérés pour leur travail la FIDEP effectue depuis près de 10 ans des démarches auprès des ministères concernés afin d'obtenir la rémunération de l'internat. Récemment, la FIDEP a vu la revendication d'un internat rémunéré appuyée par plusieurs instances: l'Association québécoise des neuropsychologues, la Société canadienne de psychologie, le Canadian Council of Professional Psychology Programs et les directeurs et directrices des départements de psychologie des universités québécoises. Malheureusement, l'objectif n'est toujours pas atteint.
En novembre dernier, les associations membres de la FIDEP ont tenu des référendums et obtenu un mandat de boycott des internats en psychologie. Par la suite, une campagne de mobilisation et de sensibilisation a été lancée par la FIDEP. Une pétition en appui à la rémunération de l'internat en psychologie compte déjà plus de 11 119 signataires. «Ceci démontre bien que nous avons l'appui de beaucoup de Québécois. Les besoins de services psychologiques dans la population est criant et nous pensons que la rétention des futurs psychologues et neuropsychologues dans le secteur public passe par une juste reconnaissance des services professionnels rendus dès l'internat.» souligne la Présidente.
Détermination et solidarité
M. Roy et MME Jauniaux sont clairs : « La faible reconnaissance du travail des psychologues pèse lourd, occasionnant un impact direct sur la rétention de ceux-ci, donc sur l'accessibilité des soins psychologiques et neuropsychologiques dans les secteurs publics québécois (éducation et santé). Non seulement les autres professionnels de la santé titulaires d'un doctorat oeuvrant dans le secteur public ont de meilleures conditions salariales, mais les étudiant.e.s en psychologie du Québec sont les seuls en Amérique-du-Nord à ne pas être rémunérés pour leur internat. » Toujours selon le sondage effectué par l'APQ, 70% des répondants sont également en faveur du maintien du boycott jusqu'à l'obtention de la rémunération des internats. Le mouvement de boycott est un moyen de pression et représente un mouvement solidaire des psychologues, neuropsychologues et des doctorant.e.s. « Nous voulons une reconnaissance juste des services en santé mentale que prodiguent les psychologues de l'internat jusqu'à la retraite. » de conclure M. Roy et Mme Jauniaux.
À propos l'APQ et la FIDEP
L'APQ rejoint près de 3 000 psychologues de tous les secteurs d'activité et de toutes les régions du Québec. Elle a entre autre comme mission de défendre les droits et promouvoir les intérêts de ses membres sur les plans professionnel, économique, social, culturel et scientifique.
La FIDEP représente les doctorant.e.s en psychologie de la province de Québec depuis l'obligation du doctorat en psychologie, en 2006. Sa mission principale est d'obtenir la rémunération de l'internat. Celle-ci représente 7 associations étudiantes des cycles supérieurs en psychologie au Québec, regroupant près de 1 800 membres.
SOURCE Association des psychologues du Québec
Communiqué envoyé le 7 janvier 2016 à 08:00 et diffusé par :
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