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nvité ce mardi de notre rédaction landaise, avant le derby contre l'US Dax dimanche, Beñat Arrayet a visité les locaux, s'est intéressé à la fabrication du journal avant de participer à une conférence de rédaction pas comme les autres, au cours de laquelle il a évoqué aussi bien son rapport aux médias que des sujets d'actualités, locaux ou généraux, sportifs ou pas. Morceaux choisis d'un entretien à retrouver dans nos éditions landaises datées du mercredi 7 mai.
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- Les médias et l'actualité
"J'ai toujours lu le journal. En revanche, les forums sur Internet, quand on est joueur, il ne faut pas y aller. Je suis sûr que ce qui s'y dit peut influencer le rendement de certains joueurs."
Beñat Arrayet fêtera ses 34 ans dans exactement deux semaines. Le championnat de Pro D2 sera alors terminé et le Souletain d'origine, formé à Mauléon, en aura terminé avec une carrière professionnelle débutée en 2001 à Tours, passée par Auch (2003-2005), Domont (2005-2006) et l'Aviron Bayonnais (2009-2010) mais principalement construite sous le maillot du Stade Montois. Arrivé une première fois en 2006, demi d'ouverture reconverti à la mêlée sur le tard, il s'est depuis installé comme une figure du vestiaire jaune et noir. Plus encore que ses talents de buteur, c'est son impact sur le groupe, son rôle naturellement assumé de leader, qui en ont fait un personnage incontournable du club.
Blessé à la cheville, il a disputé son dernier match contre Lyon, le 22 février (défaite 14-21 à domicile). Opéré depuis, il a dû se résigner à ranger les crampons. Sans trop se forcer, finalement. Car depuis longtemps, il s'était préparé à la transition. Il tient avec un autre ancien rugbyman jaune et noir, Franck Espatoléro, Le Divan, brasserie bien connue du centre-ville montois, reprise voici trois ans. De quoi l'occuper, même s'il garde en tête plusieurs projets liés au rugby, comme il nous l'a confié ce mardi matin.
"Dernièrement, ce qui m'a intéressé dans l'actualité, comme tout le monde, c'est le Boeing de la Malaysian Airline qui a disparu... Cela nous a même inspiré notre prochaine animation, au Divan, les 23 et 24 mai. Le thème sera "Y'a-t-il un pilote dans l'avion ?"..."
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- Le Grand Moun
Ce nouveau centre commercial géant ouvre ses portes mercredi, le long de la rocade montoise, à Saint-Pierre-du-Mont. "Les gens en parlent, forcément. Il faut que le centre-ville reste attractif, que tu puisses t'y garer. Au début, il va y avoir un phénomène de curiosité, pendant un mois ou deux, ils vont cartonner. Mais je pense qu'il y aura toujours les amoureux du centre-ville. La semaine, à Mont-de-Marsan, la clientèle est essentiellement de bureau. Mais le samedi, peut-être qu'en famille, les gens iront plus facilement là-bas et que ce sera plus difficile en ville. J'irai évidemment voir à quoi ça ressemble."
- Le sport
"J'aime tous les sports. Gamin, j'étais pro-Marseille. Je suis un vrai fan de Rudi Völler et Allen Boccic !"
- La fusion Stade Montois - US Dax
"Je n'y crois pas. Un plus un, ça ne fait pas deux, en terme de budget. Et puis il y a la distance. Est-ce qu'on construit un stade? Ou on joue une fois chez l'un, une fois chez l'autre? Mais cela va changer la donne, pour l'organisation et pour les commerçants. Et puis le budget restera petit, vers 6 ou 7 millions d'euros. Ca veut dire que tu peux tout à fait te retrouver en Fédérale 1, et là ce serait la catastrophe. Une fusion, ce sont autant d'emplois qui sont perdus, que ce soit dans les bureaux ou au niveau des joueurs."
- Perpignan et Biarritz en Pro D2, Auch en Fédérale 1
"Biarritz, on s'y attendait un peu, ce qui m'a plus étonné, c'est Perpignan. Auch, ça me fait quelque chose parce que j'y ai joué. En plus je connais bien les deux entraîneurs. Je suis triste mais, quelque part, pas surpris. Depuis que j'y étais il y a 10 ans, le budget n'a pas bougé, les structures sont les mêmes, les mecs sont pluriactifs... J'espère qu'ils vont réussir à bâtir une équipe et un budget pour la Fédérale 1 et, s'ils remontent, ce sera du bonus."
- Les grands moments de sa carrière
"Les trois montées bien sûr, une avec Auch, deux avec Mont-de-Marsan. Avec celle à Chaban un ton au-dessus. C'était magique. Surtout les 48 heures qui ont précédé le match. Les coaches, Stéphane (Prosper) et Marc (Dal Maso) ont eu l'intelligence de nous laisser libres pour la préparation. On savait ce qu'il fallait faire, ce n'est pas là qu'on allait révolutionner notre façon de jouer. C'est très mental, un match comme ça. Le matin même, à trois heures de la finale, on a improvisé un rugby dans la rue. On se serait cru dans une cour de récré. Pour les entraîneurs, ce qui allait se passer sur le terrain nous appartenait. Et le résultat leur a donné raison. Et puis le stade, avec 25000 personnes, le retour à Mont-de-Marsan, c'était un rêve éveillé."
- La fin de sa carrière et son avenir
"Ce n'est pas comme si cela m'avait été imposé. Je savais, au fond de moi, que c'était la fin, depuis un petit moment. J'ai eu le temps d'y réfléchir. Je ne dis pas que dans les semaines à venir, ça va être l'euphorie. Peut-être que cet été, au moment de la reprise, cela va me faire un pincement... Mais j'ai préparé la fin et puis je vais toujours à la salle, je m'entretiens. En plus j'ai préparé aux gars un petit voyage de fin d'année à Tenerife..."
Au sein du groupe, Beñat Arrayet assume son statut à la fois de trublion ("De la connerie, il en faut !") et de meneur d'hommes. "Dans le vestiaire, je savais parler aux mecs. La psychologie de groupe, j'aime ça. Et aujourd'hui, le rugby se gagne beaucoup sur le mental." De quoi lui donner des idées pour la suite, toujours au Stade Montois ? "On a un projet. C'est en discussion."
- L'évolution du rugby
"Bientôt, un mec qui jouera jusqu'à 30 ans, on dira qu'il aura fait une belle carrière... On a atteint une intensité, au niveau physique, c'est monstrueux. Il faut se préparer. Du coup, les jeunes se préparent de plus en plus tôt. A mon avis, c'est une connerie. Ils sont bodybuildés mais ce qu'il faut avant tout, c'est comprendre le jeu."
- Le derby
"C'est chouette de pouvoir parler de derby et que ce soit associé à la fête. Etre champion des Landes ? On sait que c'est important pour les supporters mais, franchement, pour les joueurs, ce n'est pas un moteur. C'est un match à gagner, mais dans un contexte différent, avec plus de monde, plus de fête, plus d'amis dans les tribunes..."