Actualité publiée il y a 2h59mn
C’est la plus large étude, allemande, à démontrer l’efficacité de la psychothérapie dans le traitement de l’anorexie. 2 nouvelles méthodes en particulier ont permis d’obtenir un gain de poids durable chez des femmes atteintes d’anorexie. Les conclusions, publiées dans le Lancet, confirment l’option psychothérapie, en première intention.
Il faut préciser que la psychothérapie est en effet le traitement de première intention de l'anorexie mentale en Allemagne et prise en charge dans ce cas par l'assurance maladie. Pourtant, à ce jour, il existe peu de données sur l'efficacité comparée des différentes méthodes de traitement, en dépit de la gravité et de la prévalence croissante de ce trouble du comportement alimentaire. L’anorexie touche environ 1% de la population, majoritairement des jeunes filles et des jeunes femmes. Son diagnostic clinique comprend un poids corporel 85% du poids normal ou un IMC17,5 kg / m².
Les auteurs rappellent aussi, que dans 20% des cas, l’anorexie mène au décès, et que dans le cas contraire, l’anorexie laisse des séquelles psychologiques ou physiques à vie, comme la dépression ou l'anxiété.
Il s’agit ici de l’Anorexia Nervosa Treatment of OutPatients (ANTOP) study, menée par des chercheurs des universités de Tübingen and Heidelberg. L’étude, menée dans 10 centres universitaires allemands, auprès de 242 patientes suivies durant 22 mois, montre que les femmes atteintes d’une forme d’anorexie « pas trop sévère » peuvent être traitées avec succès avec ces thérapie et en ambulatoire.
Les patientes ont été réparties en 3 groupes de 80 traité chacun par une méthode différente de psychothérapie ambulatoire. La thérapie comprenait 40 séances de thérapie individuelle en ambulatoire, avec implication du médecin traitant, sur une période de 10 mois. Les 3 méthodes comparées étaient,
1. La thérapie psychodynamique focale qui s’attache à réduire les effets de relations négatives ou de perturbations de la vie sur la (non) maîtrise des émotions.
2. Une thérapie cognitivo-comportementale comportant 2 axes, la normalisation du comportement alimentaire et le gain de poids, ainsi que l’aide du patient à la réponse aux problématiques liées à ses troubles de l'alimentation.
3. Une psychothérapie « classique » effectuée par des psychothérapeutes expérimentés sélectionnés par les patients eux-mêmes.
Globalement, c’est un grand succès : Toutes les patientes souffrant d'anorexie dans les 3 groupes avaient repris du poids en fin de traitement et 12 mois plus tard. Leur IMC avait augmenté de 1,4 point en moyenne, ce qui correspond à une prise de poids moyenne de 3,8 kg.
Les 2 premiers types de thérapie semblent mieux fonctionner que la thérapie « standard » (moins d’hospitalisations).
Même après la fin du traitement, ces patientes ont continué à prendre du poids régulièrement.
Seul un quart des participantes n’a pas montré de résultats rapides
Les auteurs concluent que ces thérapies spécifiques apportent à ces patientes une vraie chance de guérison ou d'amélioration à long terme mais ils soulignent les « grands défis de prévention et de traitement précoce de l'anorexie mentale » qui restent à accomplir.
Source: The Lancet Oct 14, 2013 doi:10.1016/S0140-6736(13)61746-8 Focal psychodynamic therapy, cognitive behaviour therapy, and optimised treatment as usual in outpatients with anorexia nervosa (ANTOP study): randomised controlled trial
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Cette actualité a été publiée le 21/10/2013 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration
de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.
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