Comme chercheur m'intéressant au fonctionnement du cerveau et à la psychologie, j'ai la chance de rencontrer tous les jours des gens passionnés par le cerveau. Je pense à l'un de mes collègues, Nicholas, qui vient de découvrir un nouveau mécanisme dans le cerveau des rats leur permettant d'ajuster leurs comportements en fonction de la durée des jours et des nuits. Je pense à une étudiante nommée Janani - un génie en mathématiques comme je n'en ai jamais rencontré auparavant. Elle vient d'arriver au laboratoire et elle voudrait suivre les comportements de 600 singes évoluant en milieu naturel dans la jungle et trouver les causes de leurs comportements violents en étudiant leur génome et en suivant le niveau de certaines de leurs hormones ainsi que l'historique de leurs interactions sociales. Je pense à Nick, un jeune homme de 28 ans qui a passé les cinq dernières années de sa vie à essayer de comprendre comment le cerveau des enfants apprend à travailler avec les chiffres et à effectuer des opérations mathématiques.
Ces gens dédient leurs vies à la science et discuter avec eux est ce qu'il y a de plus fascinant. Le problème est que ces discussions se perdent. Elles se produisent ici, entre un mathématicien et un psychologue autour d'une bière, et là, entre un spécialiste en biologie cellulaire et un psychologue dans un bureau. Il n'y a qu'eux pour en bénéficier. Dernièrement, j'ai essayé d'apporter le début d'une solution à ce problème en créant une émission télévisée sur le web qui s'appelle NEURO.tv. Mis à part la science, l'un des autres aspects de ma vie est que je suis un grand admirateur de télévision - de télévision française et québécoise en particulier. J'adore les talk-shows dans lesquels on prend le temps de discuter en profondeur un sujet. J'aime Tout le monde en parle, et On n'est pas couché. Je voudrais créer un talk-show sur la science du cerveau. J'ai dû prendre la décision de produire cette émission en anglais, puisque la plupart des chercheurs en neurosciences et en psychologie dans le monde peuvent parler anglais, mais peu peuvent parler français. L'aventure que j'ai démarrée a déjà porté fruit et nous avons eu des discussions fascinantes sur comment le cerveau génère nos premières impressions de gens nouvellement rencontrés, comment on réussit à se retrouver sur une carte, ou quels sont les mécanismes du cerveau qui sous-tendent notre psychologie morale.
Il y a un an, une étudiante brillante de 22 ans est arrivée au laboratoire en Caroline du Nord. Son nom est Diana Xie. Elle voulait étudier les effets de l'oxytocine sur nos comportements sociaux. Le projet est très valable puisque l'oxytocine est utilisée comme médicament dans certains cas (pas tous) dans le but d'atténuer les symptômes de l'autisme. Comprendre son effet sur le cerveau et les mécanismes par lesquels cette hormone affecte les comportements est donc d'une importance capitale. J'ai tout de suite noté que Diana était une étudiante exceptionnelle et qu'elle avait aussi un talent impressionnant pour communiquer la science à des non scientifiques. Je lui ai donc offert, en parallèle à la réalisation de son projet de recherche, de devenir animatrice de NEURO.tv. Elle a accepté et en 2014 elle produira 14 épisodes de discussions avec des scientifiques et psychologues sur le fonctionnement du cerveau et de notre psychologie. Elle apprendra à un très jeune âge, avant le début de ses études doctorales, à mener des discussions avancées avec les scientifiques s'intéressant au cerveau. Elle publiera ces discussions gratuitement sur le web, pour que tous puissent avoir accès aux fascinantes questions et aux réponses que la science du cerveau peut apporter.
Pour financer ce projet, j'ai décidé de faire appel au public. Si vous voulez faire partie de cet évènement unique dans l'univers de la science, vous pouvez le faire à kickstarter.neuro.tv - vous contribuerez à amener science, philosophie et psychologie sur le web, gratuitement, pour tout le monde. Depuis le début de cette aventure, j'ai été fasciné par les appuis que nous avons reçus de professeurs des plus grandes universités dans le monde et j'espère que plusieurs d'entre eux, qui apparaissent dans la vidéo de notre campagne, accepteront de nous joindre en 2014 pour discuter de leurs recherches. L'appui du public déterminera si ce projet est réalisable.
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